Le gouvernement continue de travailler à la reconstruction de ses relations diplomatiques avec le Maroc après la crise de Ceuta et, lundi, il a voulu montrer une fois de plus qu’il a le soutien de l’Union européenne, face aux tentatives de Rabat de dissocier complètement l’UE de cette question. En outre, des sources gouvernementales ont rappelé au Maroc que l’Espagne est son « principal soutien » en Europe, également lorsqu’il s’agit de parler d’aide et de questions migratoires.
Dans ce sens, l’Exécutif estime que la position de « solidarité » et d' »unisson » de l’UE avec l’Espagne a été évidente la semaine dernière et que le Maroc est pleinement conscient de sa situation et de sa réalité, sans qu’il soit nécessaire que l’Europe agisse.
Pour cette raison, le président Pedro Sánchez n’a pas demandé que cette question spécifique soit abordée lors du Conseil européen qui se tiendra entre lundi et mardi. Les sources consultées soulignent qu’il pourrait en tout cas faire référence à la crise de Ceuta lorsque sera débattue ce soir la demande de l’Italie d’inclure dans le prochain sommet de juin un point sur les mécanismes européens de gestion de l’immigration.
Le gouvernement a également souligné les déclarations publiques faites par des dirigeants tels que le Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, rappelant au Maroc qu’une partie de l’aide qu’il reçoit « est conditionnée par son comportement ».
En tout cas, la Moncloa estime que la situation avec le Maroc s’améliore, bien que ce dimanche, le ministre marocain des Affaires étrangères, Naser Bourita, ait une nouvelle fois haussé le ton en accusant l’Espagne d’être responsable de la « création » de la crise provoquée par la présence en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, et de vouloir ensuite que l’Europe la prenne en charge.
M. Bourita a notamment défendu qu’il s’agit d’une crise bilatérale « qui n’a rien à voir avec l’Europe » car « elle a été créée par une décision nationale de l’Espagne sans consulter ses partenaires européens ».
Le ministère des Affaires étrangères a évité de répondre à cette nouvelle critique du Maroc et de Moncloa insiste sur le fait que la réponse donnée par l’Union européenne a peut-être même été la » plus forte » de ces dernières années à ce type de crise, car tout le monde est sorti à l’unisson pour montrer sa solidarité avec l’Espagne.
Et ils soulignent également que le Maroc est conscient que l’Espagne est son principal soutien en Europe et dans les questions liées à la migration et à l’aide. Par ailleurs, les sources consultées rappellent que c’est l’Espagne qui demande que le Maroc soit pris en compte lorsqu’on parle de ces questions.
Alerta, 24 mai 2021
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