Dans un passé récent, les rebelles avaient indiqué que Saad Kadhafi a demandé une trêve afin d’engager des négociations avec le nouveau pouvoir comment a-t-il pu sortir du bastion de Bani Walid alors que ce dernier était entièrement assiégé, selon les informations véhiculées par les portes paroles du CNT. Depuis, aucune autre information n’a filtré. A tripoli, on apprend que des militaires armées jusqu’aux dents se sont pris au cultes musulmans, une mosquée a été même attaquée et des tombes saccagées. Ces militaires seraient selon des agences d’information au nombre de trois cents portant des barbes et habillés en treillis militaires.
Sur un autre registre, le nouveau pouvoir en Libye a indiqué qu’il avait procédé à l’arrestation du chef des renseignements généraux, de l’ancien régime qui fut aussi le deuxième homme de l’ex Guide de la révolution du premier septembre 1969. Des journalistes en mission en terre de la Jamahirya l’auraient vu prisonnier dans une demeure dans le quartier Zanata à Bani Wali bastion où l’armée du CNT a suspendu ses actions militaires à cause des pertes subies. Dans ce vaste désert, des milliers de familles prises entre deux feux tentent sans rien prendre avec eux la ville à cause des batailles acharnées entre rebelles et partisans de Kadhafi toujours en fuite. Interrogées par des journalistes, les familles ont fait état de plusieurs combats de rue acharnés, les morts des deux camps jonchent le sol.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les journalistes présents sur le terrain indiquent à qui veut les entendre que le CNT ne dispose d’aucune information. Tantôt, il avance des centaines de militaires de pro kadhafi qui occupent la ville de Bani Wali ou Syrte tantôt, les partisans de l’ancien Guide sont des milliers de militaires retranchés dans la ville de Bani Wlid de 100.000 habitants. Le CNT indique que les brigades de Kadhafi y utilisent des civils comme boucliers humains et ont déployé des armes lourdes sur les toits des maisons où vivent des familles, ce qui empêche l’Otan et le CNT de les prendre pour cibles.
Chez les familles c’est un autre son de cloche : « Nous avons été à plusieurs reprises bombardés, nos enfants sont morts sous les bombes et les tirs anarchiques des deux camps » indiquent un vieil homme fuyant l’enfer de Bani Walid, des témoignages accablants. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle, les Nations unies se sont déclarées plus généralement inquiètes pour les populations prises au piège dans les bastions tenus par les hommes de Kadhafi. « Notre grande préoccupation, à l’heure actuelle, concerne Syrte, d’où nous parviennent des informations selon lesquelles il n’y a plus ni eau ni électricité », a déclaré à Reuters Valerie Amos, chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires. Il est à vrai dire, que selon tous les témoignages recueillis par des journalistes en place, la situation humanitaire prête dans le sens le plus large du terme à l’inquiétude. Une inquiétude à laquelle doivent faire face ceux qui crée ce bourbier libyen qui s’apparente à quelques variantes près à ceux en Irak, Afghanistan. Selon, les responsables du nouveau pouvoir, l’armée progresse vers la ville de Syrte dont on avait annoncé il y a deux jours, qu’elle est contrôlée à presque cent pour cent. Ils ne sont qu’à cent kilomètres, espérons qu’on en finisse vite avec cette guerre fratricide dans le souci de minimiser les morts dans les deux camps.
Le Carrefour d’Algérie, 13/10/2011
Par Redha B.
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