Pèlerinage interdit

Pas de petit pélerinage a la Mecque cette année pour les marocaines aprés le refus de la part de lArabie Saoudite de délivrer le visa aux jeunes marocaines pour quelles se rendent en terre sainte. Motif invoqué : celles-ci feraient commerce de leurs corps.


La décision concerne officiellement uniquement la « Omra » qui est un petit pèlerinage, mais lempêchement est en réalité complètement généralisé. Depuis que ce rituel religieux existe, jamais une communauté ou bien une autre catégorie de personnes na été visée par une telle interdiction.

Les autorités Saoudiennes ont justifié linterdiction par leur doute sur la réelle intention de ces demandeuses de visas (accompagnées par leurs parents ou pas). Une explication qui a fortement déplu au Maroc et a suscité une levée de boucliers. Le parti de la Justice et du devoleppoment PJD (islamiste) a condamné ce quil a appelé un procès dintention et une insulte à toutes les Marocaines ainsi quà leur famille.

Nous considérons cette démarche comme un affront à la dignité de la femme marocaine», dénonce-t-il. Et de poursuivre que «nous sommes parfaitement conscient que certaines femmes pourraient agir de façon inappropriée, mais ceci ne peut être généralisé sur l’ensemble des Marocaines. Dans ce sens, le Parti de la justice et du développement exhorte les autorités marocaines à se mobiliser. «Nous appelons le ministère des Affaires étrangères marocain à intervenir dans l’immédiat pour faire cesser un tel abus dans le traitement des Marocaines ainsi que de rendre la dignité aux familles touchées par cette exclusion».

Sur la toile, les blogueurs se déchaînent. les internautes marocains critiquent le comportement des autorités saoudiennes et en appellent au respect de la dignité de la femme marocaine.

«Bouktada et Abou Nabil», un dessin animé koweitien qui a abordé le Maroc avec beaucoup de poncifs, a provoqué une vive polémique dans le Royaume chérifien.

Diffusée en plein mois sacré du Ramadan, cette série de dessins animés produite par une chaine privée koweïtienne a suscité des vives réactions au Maroc. Internautes, journalistes et politiques ont pris, tour à tour, la parole pour exprimer leur indignation et dénoncer cette stigmatisation dont a été victime le peuple marocain. Les protestataires estiment que cette série de dessins animés véhicule une image négative de ce pays. Dans lun des épisodes de ce feuilleton, deux hommes koweïtiens partent en voyage pour la ville de Agadir sur la cote atlantique ou ils font la connaissance de deux jeunes femmes. Celles-ci les invitent à prendre un thé chez elles. Ces femmes préparent la boisson avec une poudre étrange. Une décoction magique grâce à laquelle, ces deux Koweïtiens tomberont immédiatement amoureux de ces femmes et nauront ainsi quune seule et unique obsession, se marier avec elles.

En effet, corruption, prostitution, sorcellerie sont autant de préjugés vehiculés sur le Maroc par cette série. Sur les différents sites comme sur les blogs, ces derniers nont pas lésiné sur les mots pour dénoncer ce qui pour eux est un «coup démesuré et abject de la chaîne koweïtienne El Watan», note emarrakech.info. «Cette bande dessinée dit tout haut ce quune grande majorité dhabitants du Golfe pensent des Marocains et surtout des Marocaines: Les Marocaines qui se prostituent, voleuses de maris, utilisant la magie noire pour atteindre leurs objectifs…», fait remarquer de son côté, le rédacteur du blog marocain Bigbrother.ma .«Il est clair que ces phénomènes existent bien au Maroc comme partout ailleurs, y compris dans les lieux les plus sacrés au Golfe. Mais cette rigolade me parait dun très mauvais goût», tranche-t-il. Des groupes ont également été créés à loccasion sur différents réseaux sociaux, en vogue actuellement au Maghreb, notamment Facebook. La réaction officielle du Royaume chérifien ne sest pas fait attendre. Le ministre de la Communication, Khalid Naciri, a fait souligner que le gouvernement marocain «sintéressera de près à cette offense faite aux Marocains».

Résultat , le ministre des Affaires étrangères koweïtien a tenu à exprimer ses excuses pour latteinte causée au peuple marocain à travers la série de dessins animés. La chaîne télévisée koweïtienne a également émis des excuses, tout en affirmant que les épisodes, objet de la polémique, ne portent aucunement atteinte au peuple marocain.

Le Maroc selon ses clichés est perçu comme une destination, pour les hommes des pays du golf, réservée exclusivement pour le plaisir sexuel.

Afin de corriger limage stéréotypée de la femme marocaine dans les médias arabes , lunion de laction féminine a annoncé la création prochaine de lobservatoire marocain pour la promotion de limage de la femme dans la presse. Cette future entité qui comprendra aussi bien des personnalités du monde de la presse que des défenseurs des droits de l’Homme, aura pour mission, de lutter
contre toute action visant à consacrer l’image stéréotype qui reproduit des idées discriminatoires basées sur le genre.

Cette association non gouvernementale sest indignée contre cette campagne qui vise les femmes marocaines dans des télé-feuilletons arabes et la qualifiée de « complot ourdi par des partis rétrogrades, baignées dans le conservatisme et ayant du mal à apprécier à leur juste valeur les acquis du Maroc en matière de promotion des droits de la femme ».

Pour, lunion de laction féminine « présenter une image erronée de la femme marocaine et de surcroît ne reflétant aucunement la réalité, illustre le caractère purement mercantile et de mauvaise facture de certaines productions artistiques ayant pour seul objectif la réalisation de gains aux dépens de la dignité de la femme

Mais les médias nationaux sont aussi accusés de ternir limage de la femme marocaine . A lheure actuelle, la presse au Maroc nest toujours pas exempte de reproches. « Les médias marocains continuent de soumettre la femme aux stéréotypes traditionnels. Les intérêts des femmes dans le traitement des événements y sont peu ou pas présents », telle était lune des conclusions de létude sur « l’image de la femme dans les médias marocains» publiée en 2008.

Trois ans après la signature de la Charte nationale pour l’amélioration de l’image de la femme dans les médias, la presse écrite, la publicité, la radio et la télévision, navaient pas encore cessé de propager des représentations des clichés dévalorisants sur la femme.
Anas Bensalah
Source : Guinguinbali, 24/9/2010

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