Bamako souffle le chaud et le froid

Le gouvernement malien souffle le chaud et le froid. Il affirme navoir reçu aucune sollicitation officielle de la part de la France, mais se dit prêt à coopérer pleinement pour la libération des otages détenus par Aqmi depuis le 16 septembre dernier.

Il précise même quaucune médiation nest engagée pour lancer les pourparlers avec les ravisseurs, alors quun ancien rebelle touareg est annoncé auparavant pour entamer les négociations. En attendant, les otages français détenus dans le vaste désert de Timétrine au nord du Mali restent toujours entre les mains dAqmi, en dépit des efforts consentis par la France pour les libérer. 

Le Mali affiche sa pleine disposition à coopérer avec la France pour la libération des otages, mais dément tout de même avoir envoyé un médiateur pour lancer les négociations, tel que rapporté par la presse de ce pays récemment. Le président malien, Amadou Toumani Touré, dans une interview accordée au journal français Le Figaro , a affirmé que son pays mettra tout en Suvre pour coopérer dans ce sens, laissant même entendre que les troupes armées françaises seraient les bienvenues dans la région. « Si nous ne trouvons pas une solution nous-mêmes aux problèmes du Sahel, dautres viendront le faire à notre place. Et cela serait dommage », a précisé le président malien, tout en précisant la « clarté » de la position algérienne, hostile à toute intervention militaire occidentale. « Je le comprends et je leur donne raison dans une certaine mesure», a-t-il ajouté dans ce sens, appelant de là même à une large coopération entre les pays de la sous-région du Sahel dans le cadre de la lutte antiterroriste. Et de déplorer la défection de certains pays qui nont pas daigné répondre favorablement à lorganisation dun sommet de chefs dEtats sur la question, un projet qui traîne depuis plus de quatre ans. 

Néanmoins, Amadou Toumani Touré sest félicité de la mise en place dun Comité détat-major à Tamanrasset, non sans relever «un frémissement» pour la mise en marche de cette structure de lutte contre le terrorisme. Donc, le Mali se montre très flexible au sujet de la lutte antiterroriste et de la chasse aux éléments dAqmi qui écument ses territoires. 

Dun côté, il soutient le rôle et la position de lAlgérie qui avait justement, récemment rappelé à lordre les pays concernés afin quils satisfassent leurs engagements, et de lautre il se montre dune disponibilité accrue vis-à-vis de la France, leur conférant même le droit dengager des manSuvres militaires dans la sous-région. 

A présent, si les autorités françaises écartent toute intervention militaire, tout porte à croire quils le feraient dès lépilogue du feuilleton de rapt de ses ressortissants. 

Par : Mokrane Chebbine

Le Midi Libre, 6/10/2010

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