LAlgérie a protesté énergiquement auprès du gouvernement mauritanien contre les accusations graves portées par son ministre de la Santé à son encontre dont le financement du terrorisme au Sahel.
LAlgérie qui, apparemment, ne compte pas laisser passer cette déviance mauritanienne sans signifier son mécontentement, a exigé des excuses officielles dun pays qui a laissé ouvrir la boîte de Pandore par deux pays très opposés au leadership algérien dans le Sahel.
Lambassadeur algérien à Nouakchott a été reçu dimanche dernier pendant près dune heure par le président mauritanien.
Rappelons que, dans un article paru au début de la semaine dernière dans un journal mauritanien progouvernemental, le ministre mauritanien de la Santé, Cheikh Ould Horma, a lancé de graves accusations à lencontre de lAlgérie, qualifiant la position de notre pays d»ambiguë vis-à-vis du terrorisme dans la région du Sahel», avant de sen prendre à la presse algérienne, accusée dagir «en porte-parole des terroristes à chaque fois que les forces mauritaniennes mènent des attaques contre leurs camps au Sahara».
Les événements dans la région du Sahel et les différents comptes rendus des rencontres des chefs du renseignement du Mali, du Niger, de la Mauritanie et de lAlgérie rendent inévitable la question de savoir si, dans de telles conditions, la lutte contre AQMI sera menée avec lefficacité voulue.
«Combien de fois avons-nous transmis des informations précises sur les déplacements et les intentions des groupes terroristes, que ce soit au Mali, en Mauritanie ou au Niger sans quils (les renseignements fournis) soient mis à profit par les forces de sécurité de ces pays. Elles nous ont demandé de les aider à former leurs troupes délite et de les doter en matériel militaire et en équipements en adéquation avec la lutte antiterroriste. Aujourdhui, elles nont plus dexcuses à faire valoir pour aller au charbon», avions-nous rapporté de la bouche dune source algérienne la semaine dernière (voir le Jeune Indépendant de lundi 6 octobre 2010).
Il est utile de souligner que Cheikh Ould Horma était à la tête du Parti de la convergence démocratique (parti non reconnu) en Mauritanie. On aurait tendance à penser que le Maroc, désillusionné par sa marginalisation dans la lutte antiterroriste au Sahel, serait tenté de jouer la carte de Cheikh, soutenu par le makhzen lors du refus dagréer le PCD par le gouvernement en Mauritanie.
S. M.
Le Jeune Indépendant, 9/10/2010
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