Mal-vivre dans un campement


La situation humanitaire se complique avec le temps dans le camp levé dans la banlieue de la ville d’El Aaiún (capitale occupée du Sahara Occidental, ndds). Selon des sources sahraouis, elles sont déjà 15.000 personnes clôturées par la police qui empêche l’entrée d’eau potable et de nourriture. Personne ne sait comment peut terminer cette protestation.

La situation humanitaire dans le camp levé aux environs d’El Aaiun, à à peine 18 kilomètres de la ville, se complique avec le temps, comme rapporté par une source sahraouie. Le comité qui se charge de la distribution d’aliments et d’eau, créé d’une manière presque spontanée à cause des circonstances, se trouve avec un grave problème humain : le manque de tout ce qui est nécessaire et indispensable pour la vie humaine. Les puits se sèchent et l’eau n’est pas tout à fait potable, par conséquent, il est probable que le nombre de malades augmente, surtout entre la population infantile et vieille. Obtenir du lait pour les bébés est presque impossible et les mères mal alimentées n’ont pas de moyen de les allaiter.

Les pots-de-vin fonctionnent parfois avec un conducteur marocain, moyennant une quantité d’argent, qui s’engage à déplacer quelques bidons d’eau. Trois camions sont entrés mardi. On ne sait pas ce qui arrivera dans les prochains jurs, et la nuit non plus, parce que l’eau n’est pas suffisante pour couvrir les nécessités d’une population de plus de 15.000 personnes qui continue d’augmenter.

Malgré le cercle imposé par la police et l’armée marocaines, qui a réquisitionné environ 45 voitures de sahraouis qui essayaient d’entrer dans le camp, pour ceux qui conservent encore leur véhicule il est impossible de trouver du combustible, puisque dans chaque station-service il y a des sentinelles plantés pour l’empêcher.

La pluie n’a pas arrêté pendant beaucoup de nuits. Les couvertures, melhfas et des faibles matériels utilisés comme protection, sont tout de suite tombées . Quelques Khaïmas n’ont pas résisté toute la nuit et on essaie de reloger toutes les personnes qui n’ont plus de couverture. Pendant la journée, la pluie disparaissait par moments en donnant des petites trêves qui sont profitées pour lever une nouvelle protection.

Tous travaillent pour la sécurité des habitants du camp. Certains s’occupent de la vigilance, pendant que d’autres distribuent le peu de vivres dont ils disposent, malgré l’angoisse qui laisse le fait de devoir faire une longue queue pour avoir un peu d’eau. Un comité se charge de l’information et tout le monde aide.

Le premier camp a surgi d’un groupe de sahraouis qui a décidé de protester pour le manque de travail, de logements dignes, de santé et d’opportunités pour les jeunes licenciés. Savoir que sa terre est riche en minerais, en poissons et d’autres ressources naturelles et devoir vivre dans la misère parce que le gouvernement marocain offre un travail aux colons, même récemment arrivés des différentes villes du Maroc, tandis qu’on nie à la population sahraouie le droit à tout dans leur propre terre, a provoqué un grand mécontentement, qui n’est pas nouveau, et qu’a provoqué la protestation de beaucoup de sahraouis qui n’ont jamais le gouvernement marocain accomplir une seule de ses promesses.

Mais plus tard, d’autres sont joints pour appuyer les demandes des premiers, et ensuite d’autres fatigués de voir comment, chaque jour, ses droits sont violés et la population sahraouie martyrisée, et plus tard, beaucoup d’autres qui exigent le départ du Maroc et qu’on les laisse vivre en paix, et maintenant tous revendiquant la liberté.

« Il n’y a pas de drapeaux, on aimerait pouvoir le faire, notre drapeau sahraoui, mais nous savons que si nous le faisons ils vont nous massacrer, nous ne pouvons pas permettre que tant de saharauis meurent arrassés par l’armée marocaine, mais nous ne permettons pas non plus qu’ils s’y immiscent, il est clair ce que nous sommes et ce que nous demandons, nous voulons un Sahara libre », assurent-ils.

« Les conditions dans le camp sont très difficiles, c’est un travail quotidien trouver de l’eau, mais les gens se sentent plus libres ici que chez eux dans la ville, nous nous protégeons nous-mêmes et il n’y a pas de vols, ni disputes, nous sommes dans une situation dramatique pour manque de nourriture, d’eau et de médicaments, mais notre conscience est lucide et nous connaissons le motif pour lequel nous sommes venus et avons décidé de passer par ceci. D’ici nous ne bougerons pas, malgré le fait que nous voyons les policiers et savons qu’à tout moment ils vont recevoir l’ordre de nous attaquer ».

C’est la description donnée par un membre du Comité organisateur au sentiment qu’on respire entre les milliers de sahraouis déplacés.

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