Sahara occidental : Pressing pour une enquête internationale

La communauté internationale continue de manifester sa solidarité avec le peuple sahraoui.

L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) appelle à l’ouverture d’une enquête « exhaustive » et « transparente », sur la répression menée par les forces marocaines dans le camp de Gdeim Izik, près de la ville occupée d’El Ayoun. L’OMCT, qui a rappelé les conditions qui ont entouré l’installation des Sahraouis dans ce camp, en octobre 2010, et l’assassinat par balles réelles, le même mois, de Zoubir Najem El Garhi, un enfant de 14 ans, estime que les manifestations éclatées après l’entrée de force de l’armée marocaine marquent un rejet définitif de l’occupant.

Comme plusieurs ONG internationales, l’OMCT déplore la publication d’informations « confuses et vagues » sur la situation au Sahara, exprime sa préoccupation après l’arrêt des manifestants, demande au Maroc de « cesser les abus, tortures et mauvais traitements » qu’il inflige aux Sahraouis en détention et à leur garantir un jugement juste et équitable et émet un regret : le fait que la mission des Nations unies au Sahara occidental, la Minurso, ne soit pas dotée de prérogatives élargies à la surveillance des droits de l’Homme.

En France, plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont manifesté samedi à Paris. Elles ont dénoncé la complicité du gouvernement français avec le Maroc et le veto du Quai d’Orsay au Conseil de sécurité sur l’envoi d’une mission d’enquête internationale. Les manifestants ont appelé à l’arrêt de l’occupation, de la répression et au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés et à la libération des prisonniers politiques sahraouis, exigé la levée du blocus pour permettre aux journalistes et aux observateurs internationaux de se rendre dans les territoires occupés et demandé l’envoi d’une mission internationale d’enquête et l’organisation du référendum d’autodétermination. En Italie, une journée de soutien au peuple sahraoui a été organisée devant l’ambassade du Maroc à Rome, à l’appel de l’association Jaima Sahraouie.

Venus des quatre coins du pays, les manifestants ont condamné les assassinats et les arrestations des Sahraouis, les graves atteintes aux droits de l’homme et dénoncé le silence des régimes européens face à cette tragédie. Ils ont aussi appelé à des pressions contre le régime marocain pour mettre un terme à l’oppression. En Grande-Bretagne, le mouvement syndical appelle le gouvernement à prendre les devants avec la communauté internationale pour condamner ce massacre. Amnesty International, section Espagne, exhorte le gouvernement à s’impliquer activement dans la défense des droits du peuple sahraoui.

Elle appelle, dans une lettre ouverte, Trinidad Jiménez, le ministre des Affaires étrangères, à saisir la tenue des réunions avec les représentants de l’Union européenne, la Russie et les Etats-Unis pour en parler et les convaincre « que la situation des droits humains dans cette région est devenue une priorité internationale ». Le Front Polisario s’étonne de la réaction de Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, à la clôture du sommet de l’Otan. Il n’a pas soufflé un mot sur la grave situation dans les territoires occupés.
Djamel O.
Horizons, 21/11/2010 

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