«Notre position, en tant que formation politique algérienne, est claire et ne souffre aucune ambiguïté sur la question du Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975, ndds) et le droit à l’autodétermination que revendique légitimement son peuple». Cette déclaration a été faite hier par Boudjerra Soltani, le président du MSP, lors d’une conférence sur les droits de l’homme organisée avant-hier à Tipasa par le bureau de wilaya de son parti.
Avant d’affirmer cette position, l’ex-ministre d’Etat a tenu à souligner que sa déclaration n’est nullement une réplique à la vague médiatique soulevée dernièrement par certains titres de presse qui, selon lui, demeure sans fondement. En fait, l’intervention du leader islamiste vient suite au refus du vice-président du MSP, Abderrazak Mokri, de répondre à une question posée par un journaliste sur les ondes de la chaîne III sur l’absence d’une position claire des islamistes algériens par rapport à la question sahraouie mais aussi par rapport au massacre commis par les forces de sécurité à El Ayoun. «Trois cadres du parti, le président du conseil de la Choura, le vice-président et le secrétaire national chargé de la communication ont déjà intervenu pour lever toute équivoque. Cela étant, notre formation politique ne soutiendra jamais une position ou un principe qui n’est pas en concordance ou bien ne s’inscrit pas en droite ligne avec la politique diplomatique officielle», assure M. Boudjerra.
Cette parenthèse fermée, le président du MSP est revenu sur le thème de la conférence en énumérant une somme de références indispensables pour dresser un barème d’évaluation de la situation des droits de l’homme dans un pays.«L’Islam a tracé des grandes lignes et ancré des principes, dont l’objectif est de préserver la dignité et les droits de l’être humain», précise-t-il et d’ajouter que le plus primordial est le droit à la vie pour n’importe quel être quelle que soit sa religion ou son ethnie. Il y a aussi le droit «de professer librement son culte» sans contrainte ni persécution. Un principe que l’orateur estime bafoué dans les pays occidentaux par des comportements dégradants (caricatures, menaces de brûler le Coran) et par des lois interdisant la construction de minarets et le port du voile.
Par conséquent, ajoute-t-il, il suffit de se référer à ces principes pour établir un diagnostic de la situation des droits de l’homme. «Au Sahara occidental et en Palestine, pour ne prendre en exemple que ces deux pays meurtris, les droits de l’homme son quasiment inexistants» illustre-t-il. Avant l’intervention de M. Soltani, Abou Tarik et Abou El Izz, respectivement représentant du Hamas palestinien au Moyen-Orient et secrétaire général du ministère chargé des prisonniers dans le gouvernement Hanieh, ont donné un aperçu sur la situation des droits de l’homme des Palestiniens sous l’occupation d’Israël. Ils évoqueront la sauvagerie effroyable des occupants auquel répond le silence des organisations, des pays et des institutions internationales qui défendent les droits de l’Homme
Amirouche Lebbal
Horizons, 8/12/2010
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