Le droit des peuples de disposer d’eux-mêmes en débat à Alger

L’Algérie a influencé, à travers sa lutte de libération nationale, à la rédaction de la résolution onusienne 1514 de 1960 et qui a elle-même exercé son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Les recommandations et la portée politique de la résolution 1514 des Nations unies de 1960 «demeurent toujours valides» au même titre que le nouvel ordre économique mondial, ainsi que le principe onusien des droits des peuples de disposer d’eux-mêmes, a indiqué le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, hier, lors de la conférence de presse organisée à Alger. 

Selon le ministre, ce que l’Algérie a toujours défendu à travers cette résolution reste d’actualité en 2010 : «le droit au développement et les droits humains sont toujours d’actualité. Aujourd’hui il nous faut un recadrage pour une application stricte dans l’esprit et la lettre de la résolution de 1960», a-t-il affirmé. 

Le ministre a indiqué qu’un appel sera lancé à partir d’Alger par les participants en direction des Nations unies et de l’opinion internationale pour rappeler d’abord au Conseil de sécurité sa responsabilité pour la mise en œuvre des résolutions pertinentes afin qu’il n’y ait pas «deux poids et deux mesures concernant la charte des Nations unies. Les Nations unies doivent appliquer les résolutions émanant de ces instances». Le ministre délégué a indiqué, par ailleurs, que cette conférence n’est pas dédiée au Sahara occidental (envahi par le Maroc en 1975, ndds) mais qu’elle intervient dans un contexte où il est plus qu’urgent de «consolider cette résolution afin d’influer sur le processus de prise de décision au niveau de l’ONU pour la libération des territoires encore occupés, comme la Palestine ou le Sahara occidental». 

Selon le conférencier, cette résolution est toujours d’actualité puisque aujourd’hui encore, des «indépendances sont menacées à l’image de ce qui se passe en Somalie, en Afghanistan, en Irak ou au Soudan». L’Algérie et les 80 pays issus de la résolution 1514 des Nations unies de 1960 appellent aujourd’hui à une refonte des statuts des Nations unies et par extension les statuts du Conseil de sécurité de l’ONU.

Cette rencontre internationale sera rehaussée par la présence du doyen des chefs d’Etat africains le Tanzanien Kenneth Kaunda, du Sud-Africain Thabo Mbeki, du Nigérien Alpha Konaré, du Ghanéen Rawlings, de l’ancien SG de l’ONU Kodjo, de deux prix Nobel de la paix, d’un représentant du SG de l’ONU, du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, du SG de la Ligue arabe, Amr Moussa, des pays de l’UMA, de Pierre Galant, représentant la société civile, en plus de deux cents personnalités du monde, des militants de la cause algérienne et des partis politiques africains tels que l’ANC, le FRELIMO, le MPLA, le SWAPO, du représentant du Front Polisario et du FLN, ainsi que d’autres partis algériens. Quatre-vingt journalistes étrangers couvriront cette manifestation qui coïncidera avec les manifestations du 11 décembre 1960 qui ont ébranlé les autorités coloniales françaises. Cette conférence sera sanctionnée par une déclaration d’Alger qui reprendra les principes fondateurs de la résolution onusienne, selon Abdelkader Messahel, et dans laquelle il a souligné le rôle et la place de l’Algérie dans les différents forums et organismes traitant de cette cause : «l’Algérie, a-t-il dit, apportera plus que jamais sa contribution à tous les forums. Elle est partie prenante pour porter la voix de l’Algérie et l’Afrique. L’Algérie a un rôle de leader à faire valoir au sein du continent africain». Quatre ateliers seront mis en place lors de cette rencontre, le premier sera consacré au «processus d’émancipation des peuples», le second au «rôle des médias et du cinéma dans l’expression des peuples de disposer d’eux-mêmes». L’ancien diplomate tanzanien Salim Ahmed Salim et le journaliste chilien Juan Pablo Cardenas seront les modérateurs des deux premiers ateliers. Un troisième atelier, consacré aux femmes, sera présidé par l’ex-épouse de Nelson Mandela, Willie Mandela. Le dernier atelier sera consacré aux jeunes et sera présidé par l’ancien SG du mouvement panafricain de la jeunesse Mushokolwa Léonidas. Mahmoud Tadjer

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