Les deux parties antagonistes, le Front Polisario et le Maroc en l’occurrence, devraient s’afficher, à nouveau, côte à côte, les 16, 17 et 18 décembre, à l’occasion d’un nouveau round de négociation sur l’avenir du Sahara Occidental. La reprise du dialogue entre les deux parties, sous les auspices de l’ONU, s’annonce bon gré, mal gré, un bon signal, malgré l’entêtement du Maroc et sa position figée lors des précédentes sessions de négociations.
La prochaine réunion informelle aura lieu du 16 au 18 décembre à Manhasset (New York), a indiqué, vendredi dernier, le porte-parole du Secrétaire Général de l’ONU. «Ces réunions auront lieu à l’invitation de l’envoyé personnel du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, dans le cadre du mandat donné par le Conseil de sécurité, pour des négociations menées par l’ONU», a-t-il précisé. Pour le Front Polisario, la politique de la chaise vide est exclue, en dépit même des agressions répétitives du Maroc contre les populations sahraouies dans les territoires occupés. Effectivement, la délégation du Front Polisario prendra part à ce quatrième round des pourparlers informels avec «la volonté et la détermination de tout faire en vue de contribuer au succès des efforts des Nations Unies ; en vue de trouver une solution juste et durable au conflit du Sahara Occidental», a indiqué une déclaration du coordinateur sahraoui avec la MINURSO (Mission des Nations Unies, pour l’Organisation d’un référendum au Sahara Occidental), M’hamed Khadad, rendue publique à la veille de ce round.
A cet égard, il est à rappeler que le Maroc qui a empêché l’application du plan de règlement de 1991, les accords de Houston en 1997 et le Plan pour l’autodétermination du peuple sahraoui dit Plan Baker en 2003, «continue de rejeter les appels de l’envoyé personnel, pour la discussion de la proposition de solution présentée en 2007 par le Front Polisario», a ajouté la même source. Pour le responsable sahraoui, la discussion de «nouvelles approches innovantes pour la négociation» comme le suggère l’envoyé personnel ne doit faire oublier la responsabilité du Maroc dans le blocage du processus et encore moins, changer la nature du conflit en tant que problème de décolonisation justiciable du droit à l’autodétermination et opposant deux parties, le Front Polisario et le Maroc.
Les crimes commis par le Maroc à Gdeim Izik, à la ville occupée d’El Ayoun et le climat de terreur qui sévit, à ce jour, dans le territoire du Sahara Occidental sont un scandaleux et inacceptable affront aux efforts de l’envoyé personnel, du Conseil de sécurité et des Nations Unies en général. «Il est alors urgent, pour qu’un terme soit mis à cette situation et pour que la MINURSO prenne en charge la supervision des droits de l’homme dans le territoire, à l’instar de toutes les missions de paix de l’ONU à travers le monde», estime M’hamed Khadad. La reprise des négociations tombe à pic, parce qu’il s’agit d’un nouveau test, pour la communauté internationale, qui fête le 50ème anniversaire de l’adoption de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cette nouvelle session de conciliabules se tiendra sous les auspices de M. Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie. Faut-il rappeler que la troisième réunion informelle s’était tenue les 08 et 09 novembre derniers à l’issue de laquelle les parties avaient convenu de se réunir à nouveau au mois de décembre, ainsi qu’au début de l’année prochaine.
Hakim Aichiou
Le Carrefour d’Algérie, 13/12/2010
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