Le Front Polisario et le Maroc entameront un nouveau cycle de négociations informelles les 16 et 17 de ce mois à Manhasset (New York). Les deux parties, qui reprendront les pourparlers informels sous l’égide de l’envoyé personnel des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, sont appelées à statuer sur l’avenir du peuple sahraoui. Encore une fois, les deux parties, tenteront, tant bien que mal, de trouver un terrain d’entente en vue de l’organisation d’un référendum d’autodétermination afin que le peuple sahraoui, sous occupation marocaine depuis 35 ans, puisse recouvrer son indépendance totale. La troisième réunion informelle du mois de novembre passé, bien que loin des attentes, a permis aux deux parties de convenir de la poursuite des discussions en décembre ainsi qu’au début de l’année prochaine. Elles avaient aussi convenu de « reprendre sans délai les visites familiales par avion sur la base d’une application stricte du plan d’action agréé en 2004 ». Les parties ont aussi convenu d’accélérer l’inauguration de visites par voie terrestre.
Cette quatrième réunion est appelé, doit-on le dire, à se tenir alors même que la communauté internationale, les organisations des droits de l’Homme appellent les Nations unies à assurer la protection de la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cette dernière est persécutée, violentée et ne jouit d’aucun droit sans compter les incessantes arrestations par les autorités coloniales des militants des droits de l’Homme sahraouis. Le Maroc, qui continue de tourner le dos à la communauté internationale et à ses appels de cesser ses pratiques qualifiées d’« inhumaines » à l’égard d’une population sahraouie civile et sans armes, poursuit dans son entêtement. Les dernières négociations informelles entre les deux parties, qui ont eu lieu à Manhasset les 8 et 9 novembre dernier, rappelons-le, se sont déroulées dans la tension. Et pour cause, l’attaque des forces coloniales marocaines contre le camp de la liberté de Gdeim Izik, à 12 km à l’est d’El Ayoun occupée, où s’étaient réfugiés plus de 25.000 Sahraouis, en signe de protestation contre leurs conditions de vie déplorables.
Cette attaque féroce et barbare, de l’avis de l’opinion internationale, s’est soldée par la mort de dizaines de civils sahraouis et de milliers de disparus et de blessés. Le démantèlement dudit camp a suscité l’indignation et la condamnation « sans précédent » de plusieurs instances internationales, à l’instar de l’Onu, de l’Union africaine et du Parlement européen.
Le Midi Libre, 13/12/2010
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