Le Palais des nations du Club des Pins, Alger, a abrité, hier, les travaux de la Conférence internationale célébrant le 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés (1514). Des personnalités politiques, culturelles, médiatiques et sportives y ont pris part. I ls étaient unanimes, dans leurs allocutions, à soutenir les combats que mènent les peuples sahraoui et palestinien contre l’occupant. Pour Pierre Galand, représentant de la société civile, la commémoration de la Résolution onusienne 1514 à Alger est historique. Le représentant de la société civile a accusé «des États en Europe et en Amérique du Nord mais aussi les grandes sociétés transnationales qui sont responsables d’une complicité directe avec les États d’Israël et du Maroc qui occupent illégalement et violent respectivement la Palestine et le Sahara Occidental.»
Les questions de la Palestine et du Sahara Occidental concernent, toutes deux, des pays du pourtour Méditerranéen et considérées par Pierre Galand comme étant des questions de colonisation résultantes des deux puissances coloniales européennes, la Grande-Bretagne et l’Espagne. «Les questions de la Palestine et du Sahara Occidental auraient trouvé des solutions conformément aux résolutions des Nations unies et au droit international si les pays des rives de la Méditerranée (Grande-Bretagne et Espagne) s’impliquent d’une manière sérieuse», a-t-il tranché. Il a réitéré l’’exigence des comités de solidarité en Europe avec la Palestine et le Sahara Occidental de sauvegarder et faire aboutir au profit de tous les peuples, le droit inaliénable, le droit à l’autodétermination prévu par la résolution 1514.
La Palestine indépendante dont les frontières seront celles de 1967 et Jérusalem comme capitale «sera comme la reliure d’un livre entre les deux rives de la Méditerranée». Il a estimé que le dépôt des armes en 1990 par le Front Polisario pour permettre aux Nations unies d’organiser un référendum d’autodétermination comme étant exemplaire. Il a salué les actions pacifiques entreprises par la militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haïdar et le camp de l’espoir et de l’indépendance sahraoui pour exiger le respect du droit inaliénable à l’autodétermination. Pour conclure, Pierre Galand a lancé un appel pressant aux participants au 50e anniversaire de la Résolution 1514 pour que, aujourd’hui, «tout le monde soit mobilisé pour ne plus tolérer que les nations soient complices du blocus contre Ghaza». Il a également révélé la nature, en ne peut plus brutale, du Maroc interdisant l’accès à la ville d’El Ayoun occupée, en violation du droit international, aux médecins et avocats envoyés par des organisations humanitaires. En faisant ce constat, le représentant de la société civile a mis l’Onu devant ses responsabilités pour agir, «sans l’obligation d’élargissement du mandant de la Minurso, afin de protéger les droits de l’Homme dans les territoires occupés». Il a appelé le Conseil de sécurité à envoyer «vers les territoires occupés une mission d’enquête», exigeant aux États des Nations unies de permettre à la société civile d’avoir accès aux territoires sahraouis pour apporter leurs aides et assistance au peuple sahraoui ». Pierre Galand a estimé qu’avec l’application de l’ensemble des éléments contenus dans la Résolution 1514, l’Afrique aura terminé, ainsi le processus de décolonisation et à la communauté internationale de faire un grand pas en direction de la coexistence pacifique des peuples libres du monde entier». Pour sa part, Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine a estimé que son organisation doit soutenir l’indépendance du Sahara Occidental pour la simple raison que ce territoire est un État membre de l’UA. Par ailleurs, l’ancien président de la Zambie, Kenneth Kaunda, doyen des chefs d’États africains, a enchanté l’assistance en exécutant une chanson en anglais dans laquelle il appelle les peuples africains à lutter pour une «Afrique grande».
Hacène Nait Amara
Le Courrier d’Algérie, 14/12/2010
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