Le premier F-16 aux couleurs du Maroc

Le Maroc sera en 2011 le 25ème pays à se doter du plus célèbre avion de chasse américain. VoxMaroc dévoile les premières photos de l’engin frappé des cocardes des Forces Royales Air. Retour sur un deal mouvementé.
Le premier des 24 Block 52 F-16C sera livré courant 2011 à l’armée de l’air marocaine. On le voit ici le 21 septembre 2010 lors de son vol d’essai inaugural à la base américaine de Fort Worth au Texas.
Le Defense Industry Daily  revient sur le détail des différentes étapes de ce contrat mirifique. L’histoire de l’achat de deux escadrilles du plus célèbre chasseur américain par Rabat est aussi celle d’un embrouillamini politico commercial avec la France. En automne 2007, le constructeur aéronautique américain Lockheed Martin annonce que le Maroc avait officialisé sa commande de 24 avions de chasse F-16, pour un montant total pouvant aller jusqu’à 2,4 milliards de dollars. Les F-16 américains se trouvaient alors en concurrence avec le Rafale de Dassault, lequel n’a jamais pu s’exporter. 
L’échec de la vente du Rafale au royaume chérifien, face au chasseur américain, avait été annoncé en octobre 2007 pendant la fameuse visite d’Etat de Nicolas Sarkozy à Marrakech. Le roi Mohammed VI avait fait un geste pour atténuer le dépit de son hôte: il avait repoussé de trois mois le salon de l’aéronautique Aéroexpo, qui devait se tenir du 24 au 27 octobre à… Marrakech, où Dassault et les autres industriels français impliqués dans la construction du Rafale avaient annulé leur participation. Serge Dassault et Charles Edelstenne, le président de Dassault Aviation cachaient mal leur colère envers la Délégation générale pour l’armement (DGA), les deux dirigeants estimant alors que cette administration était responsable de l’échec commercial du Rafale.
La chronologie de cette brouille débute par la visite de Vladimir Poutine à Alger le 10 mars 2006. Le président russe signe un accord pour fournir une soixantaine d’avions de combat Mig-29 et Soukhoï-30 à l’Algérie. Or les tensions au Maghreb n’ont jamais été assainies en raison du conflit au Sahara (Sahara Occidental annexé par le Maroc en1975, ndds) qui divise Marocains et Algériens depuis plus de trois décennies, et Rabat s’inquiète de cette course à l’armement engagée par le président Bouteflika et ses généraux dopés par des cours du pétrole qui s’envolent.
Inquiet par ce déséquilibre stratégique, Mohammed VI décide alors de doter son pays d’avions de chasse modernes pour renforcer une flotte de Mirage F-1 et de Northrop F-5 vieillissants. Lorsque le Palais prend langue avec l’Elysée au printemps 2006, le roi s’engage formellement à Jacques Chirac pour acquérir des avions français. 
Pourtant, en octobre 2005, alors que Rabat avait conclu un gros contrat avec Dassault pour moderniser ses vieux Mirage, Le Figaro, (propriété de Dassault) peu coutumier d’égratigner la monarchie marocaine, publiait en novembre un portrait  peu reluisant du monarque, ce qui avait provoqué l’ire du monarque. Ce geste inamical était donc oublié. C’est alors que se mettent en place les premiers éléments de ce qui deviendra une succession d’erreurs du côté français. 
Paris décide que Dassault négociera directement avec l’Etat marocain malgré l’insistance de la Délégation générale pour l’armement (DGA) qui milite pour une négociation d’Etat à Etat. Le groupement d’intérêt économique Rafale, qui rassemble Dassault, Thales et Snecma, ira seul à la table des tractations. 
La DGA et Dassault parlent séparément aux Marocains. Et pas le même langage: le constructeur présente une  estimation budgétaire d’environ 2 milliards d’euros pour 18 Rafale, alors que la proposition de l’Etat est nettement inférieure. Dassault est furieux, et les Marocains exploitent habilement la cacophonie française. De toute façon, l’offre est incomplète: Rabat veut pouvoir disposer d’une flotte d’avions de combat autonomes. 
L’offre est donc révisée en ce sens et, fin décembre, elle atteint 2,6 milliards d’euros. Les discussions se poursuivent, jusqu’à ce que, à Paris, certains experts tirent la sonnette d’alarme: une telle facture représente quelque 5 % du PIB marocain. Qui va payer ? Dans les rangs du gouvernement français comme dans les milieux industriels, on se fait à l’idée que l’Arabie saoudite, voire les Emirats arabes unis seront les mécènes du Maroc. Rien n’est plus faux. Mais l’ambiguïté perdure. D’autant plus que Rabat se garde de soulever la question du financement. Avec le changement de gouvernement, les choses trainent, et Paris ne tranche pas. Finalement l’Elysée pousse à la roue en proposant un crédit de l’Etat sur une très longue période. Mais il est trop tard. D’autant que Nicolas Sarkozy effectue sa visite en Algérie le 10 juillet 2006, sans passer par le Maroc. Les Etats-Unis à l’affut profitent de l’occasion: ils proposent à l’armée de l’air marocaine 24 F-16 flambants neufs pour 1,6 milliard d’euros. 
Fin juin 2006, à la faveur des négociations directes entre le Maroc et le Polisario à Manhasset, Washington passera d’une position de neutralité bienveillante envers Rabat sur le Sahara occidental, à un soutien actif. Mieux, George W. Bush octroie dans la foulée une aide de près de 700
millions de dollars à son allié nord-africain dans le cadre du fameux Millenium Account Challenge . Les F-16 y seront pour beaucoup au grand dam de la France. 
D’ailleurs, les Etats-Unis n’ont pas caché les motivations stratégiques de ce deal. Dans une note datée du 18 décembre 2007, la Defense Security Cooperation Agency (DSCA) affirme que la transaction «participe aux objectifs de (sa) politique étrangère en matière de sécurité». Elle est aussi «une récompense pour le Maroc dans sa capacité à soutenir les efforts des États-Unis dans la guerre globale contre le terrorisme».
Sarkozy qui avait pourtant chaussé les bottes de son prédécesseur pour être aux avant-postes des relations commerciales et stratégiques avec Mohammed VI ne cachera pas son dépit. Fatigué, songeur et accablé par ses problèmes de couple, il assistera visiblement distant à la conclusion des autres contrats qu’il avait apporté dans ses valises, dont le TGV…
Ali Amar
Vox Maroc, 18/12/2010  

6 Commentaires

  1. je trouve tout à fait normale que le Maroc se dote de materiel millitaire, surtout quand on vu avec quelle rapidité le malie à été coupé en morceaux

  2. Je sais que ceux qui font des interventions ne sont pas forcément très instruits mais dire des bétises du genre un seul f16 suffit à écraser qui l'Algérie à quoi je te dirais d'aller te r'habiller, si c'est pour les sahraouies vouz n'avez jamais pu les écraser et ils ont même récuperé des villes comme Tifariti alors c'est qui les cafards.

    Il faut débatre avec des arguments mais pas en chiant des mots sortie de têtes vides.

    TAHANN OU FARHANN

  3. TIFARITI EST UNE ZONE HORS MUR DE DEFENSE; avant la signature de cessez le feu le polisario n'osait jamais entrer a tefariti et vous dite recupereé???quand??en trahissant la signature ????

  4. les F16 le réservoir d’essence sont vide
    déjà il faut pays le crédit pour les 24 F16 Occasion

    et les armes c'est quoi des tomates et des oignons ou des pastèques

    ils ont pas les moyens de faire de l'entrainement en l'air il le fond au sol

    le jour ou les Sahraouis décideront de passé a l'attaque les traitres vont accusé l'armée Algérienne pour être défendu par la France

    Ceuta et Melilla wallou pas un mot
    un seul navire espagnol les a fait taire a jamais

    12 siècles de peur et de mensonges

    la Thaïlande du Maghreb

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