Le « machin » s’égare à El Aaiun

Le Front Polisario a terminé l’année 2010 en exhortant le Conseil de sécurité de l’ONU à « sauver » le processus de négociations qu’il mène depuis des années avec le Maroc pour… rien. Le machin ? Il s’est avéré incapable de quoi que ce soit lorsqu’il s’agit de faire avancer le règlement de la question du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale et de ses propres résolutions. Les puissances néocoloniales veillent au grain, et il serait même prêt à adopter, s’il le pouvait, les reculs spectaculaires de Peter van Walsum libérant le passage aux thèses marocaines. Le Conseil de sécurité n’a même pas trouvé le moyen de dépêcher une commission d’enquête que la planète demandait pour faire la lumière sur l’assaut sanguinaire contre les milliers de campeurs civils de Gdeim Izik et la sauvage répression des autochtones d’El-Ayoun durant les journées du 8 et 9 novembre 2010. Il a suffi qu’au Conseil de sécurité, Paris y mette son veto et que Madrid appuie tacitement ce choix contre le seul territoire… hispanophone du Maghreb. 
Le parapluie tricolore, accordé sans réserve ni pudeur à l’ancien-nouveau protectorat, pousse le makhzen à plus d’audace. A plus d’expansionnisme pourrait-on dire si l’on prenait en considération la dangereuse évolution qui se fait jour sur la scène politique marocaine. Sur le flan ouest de la RADP, les gens s’enhardissent et parlent dans des réunions officielles de récupérer cette fois le « Sahara oriental » et non plus le Sahara occidental. On parle de reprendre Tindouf, Kenadsa et même « Colomb Béchar (appellation de Béchar du temps de la colonisation) », et on cite, pour justifier l’expansionnisme, le cas de Marocains disposant encore d’actes de propriété dans ces villes algériennes. A ces apprentis sorciers, il est vivement conseillé de lire le démineur, livre qui contient le témoignage de notre regretté confrère Abdelmalek Ouasti sur les hectolitres de sang versé durant la guerre par nos chouhada le long de « la ligne Challes », de triste mémoire. Toute terre arrachée à la France coloniale est algérienne et le restera jusqu’à la réalisation, inch’Allah, d’un Maghreb uni qui fera disparaître à jamais ces maudites frontières pour qu’on n’ait plus besoin de les rouvrir. Ce qui n’est pas pour demain, à lire les révélations de WikiLeaks. 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 2/1/2011

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