La nouvelle résolution du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental est un coup dur pour Sa Majesté le Roi du Jet Ski. Au lieu d’adopter le plan d’autonomie marocain, elle demande la poursuite de pourparlers visant à « parvenir à une solution politique, juste et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».
Voilà qui est clair et il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Christopher Ross l’a souligné aussi lors de sa tournée dans la région au mois de février. Il cherche « une solution basée sur le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination »
Les responsables marocains seront obligés à faire ce qu’elles aiment le moins et détestent le plus : S’asseoir avec les responsables sahraouis en tête-à-tête et négocier sans conditions préalables, ce qui est, en soi, une reconnaissance implicite de l’autorité et de l’état sahraouis.
Qui ne se rappelle pas des multiples fois que le gouvernement marocain présentait ses marionettes d’origine sahraouie pour pousser le Front Polisario à négocier avec eux, malgré que ceux-ci n’ont rien à donner, puisque le seul Seigneur au Maroc est actuellement le jeune ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, le nouvel homme fort du palais royal.
Le roi Mohamed VI n’a sans cesse arrêté de demander à l’Algérie de négocier directement avec lui le sort de cette ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc à coup de canons et de baillonnêttes. Il ne voulait rien savoir des sahraouis, mais le temps a fini par démasquer les farceurs et mettre en évidence la vérité. Le seul partenaire pour la paix dans ce territoire est le Front Polisario et rien que lui. Que le Maroc le veuille ou non, ceux qu’il appellait hier « des mercenaires à la solde de l’Algérie » vont s’asseoir devant lui pour débattre sur l’avenir du Sahara Occidental. La nouvelle création du Ministère de l’Intérieur, le PAM, ne servira à rien, même si le palais royal a installé à sa tête un sahraoui d’origine. Mohamed Cheikh Biadillah, depuis son intronisation à la tête de ce parti cocotte-minute, n’a pas arrêté de parler d’autonomie et de régionalisation. Ils ont tous les droits d’implanter leur projets à Rabat, Casablanca, Fez, Meknès, Essaouira, etc. Mais jamais au Sahara sans le consentement du Front Polisario, unique et seul représentant du peuple sahraoui.
La résolution 1871 du Conseil de Sécurité a donné lieu à des négociations serrées sur le thème des droits de l’homme. Le Front Polisario a demandé, en vain, l’insertion d’un paragraphe chargeant Ban Ki-moon de doter la MINURSO de compétences en matière de droits de l’homme afin d’observer la situation dans ce domaine au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. L’opposition de la France a fait que le texte ne comporte qu’une mention vague par laquelle le Conseil « souligne l’importance que des progrès soient effectués dans la dimension humaine du conflit ».
Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant de la France a indiqué que son pays continuait à attacher la plus haute importance à la proposition d’autonomie du Maroc de 2007, qui constitue, selon lui, une feuille de route crédible dans la mesure où elle respecte le principe d’autodétermination.
Après les massacres de Gaza, j’avoue que ce mot-là, feuille de route, a un effet irritant pour beaucoup de mes concitoyens qui ont tracé, eux-même, leur route, celle de l’indépendance, avec le bruit des canons et la mort de beaucoup de valeureux combattants qui ont donné le plus sublime exemple de courage et de sacrifice. Leurs descendants sont là, sur le terrain, prêts à reprendre la flamme de la lutte de libération. Cette lutte que le gouvernement français n’a pas pu étouffer, même pas moyennant les agressions avec des avions « Jaguar » basés à Dakar. Peut-être que Sarkozy fera de même que Valery Giscard d’Estaing : Recourrir à la force pour imposer cette autonomie à laquelle il tient autant. Ça n’étonnera personne après ce vote au Conseil de Sécurité contre la protection de la population sahraouie par la MINURSO.
La France, le « berceau de la démocratie et des droits de l’homme », aujourd’hui, elle s’oppose à ce qu’Amnesty International, Human Rights Watch et la délégation ad-hoc du Parlement Européen ont demandé avec insistance : L’élargissement du mandat de la MINURSO pour surveiller la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Peut-être que les sahraouis, aux yeux de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, ne sont pas des êtres humains. Comme les marocains. Ils nous méprisent jusqu’au point de nous appeler « les frères de leurs chameaux ». Ça doit être cela. Ou peut-être que le gouvernement de Sarkozy tient à nous rappeler le passé et le présent coloniale de la France et sa politique à l’égard de plusieurs peuples du monde.
Les sahraouis, en particulier ceux qui sont dans les territoires occupés de la RASD n’oublieront jamis ce geste de la France. Surtout les mères de tous ces jeunes qui sont morts sous la main des tortionnaires marocains, ni ceux qui, depuis 34 ans, attendent un retour honorable à leurs terres, loin de cette marée de voleurs et de charognards qui sont en train d’épuiser leurs richesses naturelles sans aucune pitié ni clémence.
Si le gouvernement français a perdu la face depuis longtemps, le peuple sahraoui n’a pas perdu son courage ni sa détermination à arracher ses droits, coûte que coûte et il saura les défendre avec tous les moyens possibles, y compris la lutte armée si cela s’avère nécessaire. Le dernier mot est toujours à lui, et, pour l’imposer, il a la meilleure arme : La détermination et le sacrifice.
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