Les rencontres informelles à Vienne ont été clôturées. Ceux qui réclamaient que le gouvernement marocain n’a pas changé d’attitude n’ont pas été déçus. Le plan d’autonomie a été avancé, encore une fois, comme un « point de compromis », selon le ministre des affaires étragères marocain, Fassi Fihri.
Quatre séries de négociations officielles ont déjà eu lieu à Manhasset (New York) entre le Maroc et le Polisario et n’ont pas permis de rapprocher les points de vue et aboutir à un compromis. Et à chaque fois, on entendait « nous avons décidé de nous rencontrer dans les prochains mois ». Cette fois-ci « nous avons décidé de poursuivre cet exercice de négociation et de discussion », c’est ce qui a été décidé, selon Fassi Fihri. Et pour cacher l’échec des négociations, le chef de la diplomatie marocaine ajoute que « beaucou a été fait dans le cadre de cette réunion ».
Les négociations n’avancent pas. Par contre, sur le champ diplomatique, la cause sahraouie a enregistré des progrès très importants. Le premier et plus important étant l’loignement clair de l’administration d’Obama des positions maintenues par son prédécesseur dans l’affaire du Sahara Occidental. Dans la missive adressée au roi Mohamed VI, Obama fait demande de construir « une entité avec identité propre, dans un premier temps, et après nous verrons ». Une approximation qui soulève beaucoup de soucis à Rabat, malgré que sur le soutien de la France est toujours dans la poche pour contrecarrer toute tentative, de la part de la communauté internationale, de forcer la main aux autorités marocaines.
Rachid Nini, directeur du quotidien Al-Massae, présumé grand défenseur des libertés publiques au Maroc, presque aux larmes, décrivait dans un article paru le 12 août, dans son journal, les derniers revers de la diplomatie marocaine :
– Enzo Scotty, secretaire d’Etat aux affaires étrangères italiennes a réaffirmé que l’Italie plaide pour une solution du conflit au Sahara occidental qui «garantit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» et le Conseil de la ville de Rome a adopté une motion de soutien au peuple sahraoui dans sa lutte de libération nationale, appelant l’ONU à mettre en œuvre ses résolutions tendant à décoloniser le Sahara occidental et le gouvernement italien à reconnaître au Polisario son statut diplomatique en Italie.
– La commission financière du Sénat américain a réclamé au Maroc « un rapport détaillé sur le respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental ». Il est à rappeler que le respect des droits de l’homme au Sahara est devenu une condition préalable imposée par le Sénat américain pour octroyer toute aide financière au Maroc dans les prochaines années. Certaines sources médiatiques ont même avancé une lettre du président américain Barack Obama dans laquelle il demande au roi du Maroc de faire avancer les négociations avec le Polisario pour une solution finale au problème sahraoui.
– L’échec du lobby pro-marocain à imposer l’autonomie auprès du nouveau locataire de la Maison Blanche.
– Le Parlement chilien a demandé à son gouvernement de reconnaître et d’établir des relations diplomatiques offiecielles avec la République Arabe Sahraouie Démocratique.
– Cloturedes travaux de la 4e réunion de la Commission des Chefs d’Etats-Major des pays membres de la capacité de la région d’Afrique du Nord relevant de la Force africaine, tenus au cercle de l’Armée à Beni Messous (Alger) sur « un accord portant sur les deux volets, opérationnel et organisationnel ».
Constituée de la Libye, l’Egypte, la Mauritanie, la République Arabe Sahraouie Démocratique et la Tunisie ainsi que les membres du secrétariat exécutif de cette instance et des représentants de la Commission de l’Union africaine (UA), la capacité africaine «sera opérationnelle dès le mois de juin 2010.
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