Leader du Hamas et activement recherché par l’armée sioniste. Qui est en fait Yahya Sinwar?

Leader du Hamas et activement recherché par l’armée sioniste. Qui est en fait Yahya Sinwar?

B. Habib

Qui est-il ? Qui se cache derrière cet homme qui sème la terreur en Israël ? D’où vient-il ? Une chose reste certaine. Les israéliens regretteront pour très longtemps de l’avoir libéré de prison en 2011 car, depuis, il est devenu un «cauchemar» pour eux. Depuis le 7 octobre, date du début de l’opération baptisée «Déluge d’Al Aksa» à l’initiative de la résistance palestinienne du Groupe Hamas Yahya Sinwar, un de ses leader les plus convoités par les sionistes fait l’unanimité dans le monde des peuples épris de liberté et d’indépendance. Cheveux blancs comme neige et aux sourcils noirs comme le jais, il est le chef de l’aile politique du Hamas à Gaza. Il est devenu l’un des hommes les plus recherchés par Israël. Pourquoi ? Son rôle avéré dans les attaques percutantes de Hamas contre les militaires sionistes à Ghaza, ajouté au lot important de pertes humaines et matérielles enregistrées par Israël depuis l’entame des escalades meurtrières sur la population civile de la bande de Ghaza, ne fait pas mystère sur la capacité logistique dotée de l’intelligentsia militaire de cet homme rompu aux batailles et jouissant d’une longue expérience dans le domaine de la résistance. Il est tenu pour responsable, avec d’autres, du raid du 7 octobre. Hugh Lovatt, chargé de mission au Conseil européen des relations extérieures (ECFR), pense que Deif était le cerveau derrière la planification de l’attaque du 7 octobre parce qu’il s’agissait d’une opération militaire, mais Sinwar « aurait probablement fait partie du groupe qui l’a planifiée et influencée ». Qui est Sinwar ? Agé de 61 ans, et plus connu sous le nom d’Abu Ibrahim, est né dans le camp de réfugiés de Khan Younis, à l’extrémité sud de la bande de Gaza. Ce n’est pas sans raison que Khan Younes est l’un des bastions qui connaît depuis au moins deux semaines un ascendant des attaques de Hamas contre les militaires sionistes. Les parents de Sinwar étaient originaires d’Ashkelon mais sont devenus des réfugiés après « La Nakba », le déplacement massif des Palestiniens de leurs maisons ancestrales en Palestine lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël en 1948. Il a fait ses études à l’école secondaire pour garçons de Khan Younis et a obtenu une licence en langue arabe à l’université islamique de Gaza. Pourquoi est-il devenu l’ennemi juré d’Israël ? Sinwar est le chef providentiel tant attendu du peuple palestinien. Il n’a qu’un seul objectif : éradiquer toute présence juive sur cette terre d’islam qu’est la Palestine avec sa capitale « Al Oods » et sa mosquée « Al Aqsa ». À l’époque, Khan Younis était un « bastion » de soutien aux Frères musulmans, explique Ehud Yaari, membre de l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient. Ce dernier a interviewé Sinwar en prison à quatre reprises. Le groupe, alors considéré comme « un mouvement massif pour les jeunes qui se rendaient dans les mosquées dans la pauvreté du camp de réfugiés », explique M. Yaari, et il allait plus tard revêtir une importance similaire pour le Hamas. Sinwar a été arrêté pour la première fois par Israël en 1982, à l’âge de 19 ans, pour « activités islamiques », puis à nouveau en 1985. C’est à cette époque qu’il a gagné la confiance du fondateur du Hamas, le cheikh Ahmed Yassine, en fauteuil roulant. Les deux hommes sont devenus « très, très proches », affirme Kobi Michael, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité nationale de Tel-Aviv. Cette relation avec le chef spirituel de l’organisation donnera plus tard à Sinwar un « effet de halo » au sein du mouvement, ajoute M. Michael. Deux ans après la fondation du Hamas en 1987, il a mis en place la redoutable organisation de sécurité interne du groupe, El Majd. Il n’avait alors que 25 ans. En 1988, Sinwar aurait planifié l’enlèvement et la mort de deux soldats israéliens. Il a été arrêté la même année, reconnu coupable par Israël et condamné à quatre peines de prison à perpétuité. Sinwar a passé une grande partie de sa vie d’adulte, plus de 22 ans, dans les prisons israéliennes, de 1988 à 2011. Le temps qu’il y a passé, en partie à l’isolement, semble l’avoir encore plus radicalisé et durci davantage. « Il a réussi à imposer son autorité et s’est positionné comme un leader parmi les prisonniers, négociant en leur nom avec les autorités pénitentiaires et imposant la discipline parmi les détenus. Une évaluation de Sinwar par le gouvernement sioniste au cours de son séjour en prison a décrit son caractère comme « influent et doté de capacités d’endurance inhabituelles, rusé et manipulateur, se contentant de peu…. Il garde des secrets même à l’intérieur de la prison parmi d’autres prisonniers… Il a la capacité d’entraîner les foules ». « Dire de Sinwar qu’il est un psychopathe serait une erreur car on passerait alors à côté de ce personnage étrange et complexe. Il est, selon Yaari, « extrêmement rusé, astucieux – un type qui sait activer et désactiver une sorte de charme personnel ». Pendant son incarcération, Sinwar avait appris à parler couramment l’hébreu et à lire les journaux israéliens. Yaari raconte que Sinwar préférait toujours parler hébreu avec lui, même si Yaari parlait couramment l’arabe. « Il cherchait à améliorer son hébreu », explique Yaari. « Je pense qu’il voulait profiter de quelqu’un qui parlait mieux l’hébreu que les gardiens de la prison. Sinwar a été libéré en 2011 dans le cadre d’un accord qui prévoyait la libération de 1 027 prisonniers arabes palestiniens et israéliens en échange d’un seul otage israélien, le soldat de Tsahal Gilad Shalit. Ce dernier avait été retenu en captivité pendant cinq ans après avoir été kidnappé, entre autres, par le frère de Sinwar, haut commandant militaire du Hamas. Depuis, Sinwar a appelé à d’autres enlèvements de soldats israéliens. À l’époque, Israël avait mis fin à son occupation de la bande de Gaza et le Hamas était au pouvoir, après avoir remporté les élections. Lorsque Sinwar est retourné à Gaza, il a été immédiatement accepté en tant que dirigeant, explique Michael. Cela s’explique en grande partie par son prestige en tant que membre fondateur du Hamas qui a sacrifié tant d’années de sa vie dans les prisons israéliennes. Yaari ajoute qu’immédiatement après sa sortie de prison, Sinwar a également forgé une alliance avec les Brigades Izzedine al-Qassam et le chef d’état-major Marwan Issa. En 2013, il est élu membre du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, avant d’en devenir le chef en 2017.

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