Où les ogres viennent se reposer : L’étoile déchue Gérard Depardieu trouve du réconfort en Belgique

Par Orlando Whitehead

Autrefois doyen du cinéma français, Gérard Depardieu est devenu ces dernières années plus célèbre pour sa soif insatiable de bon vin et son obsession pour le sexe. En avril de cette année, 13 femmes l’ont accusé d’agressions sexuelles au cours des deux dernières décennies.

Depuis quelques mois, Depardieu est de plus en plus scruté après avoir fait face à une multitude d’allégations de transgressions sexuelles et de viols. Ce que les commentateurs considéraient autrefois comme un mépris grossier pour la correction a maintenant été qualifié de sexisme et de harcèlement manifestes après qu’il ait été filmé faisant des remarques obscènes à des femmes lors d’une visite documentaire filmée en Corée du Nord en 2018.

Conscient que les caméras sont braquées sur lui, l’acteur a été filmé s’exprimant de la manière la plus crue sur les organes reproducteurs féminins et faisant des gestes obscènes envers plusieurs femmes auxquelles il a été présenté, peut-être en supposant qu’elles ne comprenaient pas ses commentaires en français.

Le programme a été diffusé le jeudi 7 décembre et a suscité un dégoût généralisé. Les réactions de l’industrie cinématographique ont sonné l’alarme sur un comportement qui, selon eux, a été négligé pendant trop longtemps. La directrice de casting Sophie Lainé Diodovic a déclaré à France Info : « Gérard Depardieu est la partie visible de l’iceberg… C’est notre Weinstein. C’est la même chose – tout le monde le savait depuis longtemps, mais personne n’a rien dit. Il y avait une omerta. »

Déjà, la légende du cinéma faisait l’objet d’une enquête suite à des accusations de viol et d’agression sexuelle en 2020 à la suite d’une plainte déposée par l’actrice Charlotte Arnould. Dans une lettre ouverte au journal français Le Figaro le 1er octobre, Depardieu a répondu aux accusations, déclarant : « Toute ma vie, j’ai été provocateur, extraverti, parfois impoli… Je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal et je m’excuse de me comporter comme un enfant essayant d’amuser la foule. Mais je ne suis ni un violeur ni un prédateur. »

Cependant, à la lumière des images choquantes diffusées la semaine dernière, l’acteur est devenu une figure de répulsion. Sa situation s’est aggravée lorsque, le 7 décembre également, une actrice ayant accusé Depardieu d’agression sexuelle est décédée à l’hôpital après s’être jetée dans la Seine dans une tentative apparente de suicide.

Invité d’honneur

Alors que la célébrité enflée est devenue une paria dans son pays d’origine, il a depuis longtemps trouvé la vie agréable en Belgique, ayant déménagé de l’autre côté de la frontière à Estaimpuis – une commune aux abords de Tournai, en Wallonie – à la fin de l’année 2012. Bien qu’il ait été d’abord supposé qu’il résidait en Belgique pour des raisons fiscales, l’acteur a rapidement été accueilli comme un atout économique pour la région locale, achetant une chambre d’hôtes haut de gamme et lançant, selon les informations, une entreprise d’aviation.

Depardieu s’est encore plus intégré à la communauté lorsqu’il a organisé une fête locale, avec un somptueux cochon rôti et une abondance de boissons. Il a alors été loué par le maire local, qui a déclaré : « C’est un honneur de l’avoir ici », tout en soulignant les opportunités commerciales que le nouvel arrivant bien pourvu apportait à la région.

Pendant cette période, Depardieu passait une grande partie de son temps libre dans la région, ouvrant une boutique de vin et devenant un invité d’honneur au festival du film Ramdan. Accueilli chaleureusement par l’administration locale, la députée et ancienne ministre de l’Énergie, Marie-Christine Marghem, se souvient d’un « homme bien éduqué et convivial » et souligne qu’elle ne s’est jamais sentie mal à l’aise en sa présence.

Marghem a déclaré à La Capitale : « Il avait un côté provocateur, parfois aggravé après avoir trop bu. » Cependant, elle a souligné les aspects positifs qu’il avait apportés à la région et a déclaré qu’elle ne commenterait pas les accusations relayées dans la presse. « Je laisserai cette affaire à la justice. »

Pendant ce temps, le maire adjoint d’Estaimpuis, Daniel Senesael, a parlé de sa désillusion envers Depardieu, après que les deux aient été proches autrefois. Dans un documentaire sur l’acteur en 2019, Senesael avait raconté comment Depardieu « buvait excessivement et se gavait de nourriture ». Maintenant, l’officiel local affirme qu’il n’a aucun contact avec Depardieu et a déclaré qu’il ne le cautionnerait pas de nos jours.

De manière similaire, le maire actuel de Tournai, Paul-Olivier Delannois, a déclaré que la vedette française devrait être traitée comme n’importe quel autre citoyen, ajoutant : « Je ne tolère absolument pas [ses déclarations explicites]. Si une plainte est déposée, je soutiendrai le système judiciaire. »


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