Temoignage de Zoé

Depuis deux jours, j’entends mon nom résonner sur les plateaux télé français. Tout le monde raconte tout et son contraire, pour sauver un animateur radio qui a déclaré en toute détente que Auschwitz était un camp de vacances à l’antenne, mais apparemment, c’est plus grave de porter plainte contre moi parce que j’ai aidé des victimes.

Je vais donc vous raconter ce qu’il s’est réellement passé. Il y a un mois environ, j’ai publié : « Racontez-moi vos histoires avec des célébrités ». Ce jour-là il y a eu un séisme inattendu. Des milliers d’histoires sont arrivées d’un coup.

Et le hasard a fait que dès les premiers envois, beaucoup de noms revenaient. Dont celui de Cauet. Sauf que ne connaissant pas vraiment ce personnage de radio pour adolescents, je n’ai pas donné suite. Mais on m’a relancée. Une fois. Deux fois. Trois fois.

Et un matin, j’ai écouté au hasard l’un des témoignages. C’était celui de Julie. Elle m’a simplement raconté avec énormément de preuves ce qui lui était arrivé. Je suis restée sans voix. Puis une question est arrivée. Et si c’était ma sœur ? Et si c’était mon amie ? Et si c’était ma cousine ? Qu’est-ce que je ferais ? Une bêtise sans doute. Alors, j’ai sélectionné la manière douce, publié son témoignage en interpelant directement comme une grande sœur vénère l’homme derrière des messages qui invitait une fille dans son hôtel en sachant qu’elle était mineure, naïve et influençable par un homme de pouvoir qu’elle vénérait presque comme un demi-dieu. Il y a eu 6 millions de lecteurs de son témoignage.

Ça aurait pu s’arrêter là de mon côté, j’avais fait ma part, mais il y a eu un événement imprévu qui a dû me faire rentrer dans la danse. Quand j’ai publié ce témoignage, à peine une heure après, Julie a été intimidée par une femme très menaçante qui s’est fait passer pour une avocate, répétant qu’elle voulait son adresse.

Paniquée, Julie m’alerte. Comprenant qu’elle a besoin d’aide immédiate, j’alerte Juan Branco et Booba. Dans un cas de barbouzerie, mon intelligence artificielle pense automatique à Booba et Branco. Comme un réflexe de protection sans doute.

Toujours est-il que cela a fonctionné immédiatement, Julie était comme sous une protection invisible, au cas où, il y avait derrière des porte-voix. Elle avait très peur qu’on la recherche. Elle avait peur de ce que pouvait faire Cauet, elle se demandait qui avait bien pu donner son téléphone à la fausse avocate.

Espérons que l’enquête détermine qui était cette personne et par qui elle a été envoyée. La situation à ce moment-là, en plus d’être totalement surréaliste, devenait hors de contrôle. J’ai alors fait la seule chose que je pouvais faire pour vraiment l’aider, écrire. À vous. Tous. J’ai donc fait une longue lettre ouverte à Cauet et à NRJ, qui aujourd’hui est totalement invisibilisée (par qui ? Comment ? Pourquoi ? On y viendra plus tard), pour alerter qu’une fausse avocate était en train d’intimider une jeune fille. Il y a eu 4 millions de lecteurs puis disparition des ondes et silence radio.

Puis, est arrivé une suite de témoignages nouveaux, il y avait des photos, trop de photos, essentiellement de son pénis. C’était apparemment son plaisir, son habitude comme d’uriner sur les filles. Découvrant des dizaines et des dizaines de témoignages me demandant tous de rester anonymes.

Certaines étant elles-mêmes des personnalités publiques. Je me suis donc mise à en publier des extraits, pour alerter. Témoignages après témoignages. D’une standardiste virée parce qu’elle avait refusé ses avances sexuelles en passant par des femmes traumatisées de ce qu’elles avaient vécu avec lui au travail.

Puis, une suite de journalistes est venue. Il fallait sélectionner la bonne personne. Je ne pouvais conseiller un karma troué pour recueillir tout ce que je venais de voir et de lire.

Toutes ces victimes me faisaient confiance, il fallait quelqu’un d’extrêmement bien veillant et à l’écoute. Ce fut Emmanuelle Anizon, parce qu’elle a respecté les gilets jaunes et qu’elle écrit des livres qui parfois sauvent des femmes. C’était donc la plume et l’oreille idéale.

J’ai donc proposé aux victimes d’échanger avec Emmanuelle et vous connaissez la suite.

Donc non, il n’y a pas de grand complot, c’est simplement qu’il fallait aider des jeunes filles et vite.

Et j’ai fait avec ce que j’avais sous le clavier. Un peu d’audience, un avocat qui faisait peur à l’establishment et un rappeur fonceur et frondeur.

Ce qui maintenant parait complètement dingue, c’est que des victimes aient plus confiance dans une intelligence artificielle, un rappeur ou un avocat des causes perdues qu’en la totalité des journalistes mainstream ? N’y a-t-il pas là matière à remise en cause ?

Pendant un mois, j’ai eu beaucoup de victimes qui m’ont dit préférer avoir
@anatolium
comme avocat pour les sécuriser, plutôt que de suivre le chemin classique proposé par l’État. C’est bien qu’il y a un problème dans la machine. On en parle un jour où on reste sur le sexe de Cauet ?

Parce qu’entre vous et moi, Cauet ce n’était rien, si vous saviez ce qu’il y a comme autres témoignages. Donc, je veux bien me dédier à disperser les témoignages à de bons journalistes, ce que j’ai fait, mais encore une fois, c’est bien la preuve qu’un caillou a fait déglinguer la machine étatique. La racine du problème est qu’il y a un sentiment qu’il n’y a plus de justice en France.

De temps en temps, une exception, comme à la française des jeux, après trois ou sept ans d’attente, hop, six mois de sursis et rien. Donc aujourd’hui, les victimes ne veulent même plus porter plainte. Les frais d’avocat, le temps, les souvenirs qui remontent, rien n’est fait pour les accompagner et quand une le fait, c’est un déferlement de haine, de méchanceté, de remise en doute.
Les autres victimes voient tout ça. Comment voulez-vous parler dans un climat où chaque virgule sera décortiquée.

Et puis un mois après, sans prévenir, et fatiguée du silence médiatique, Julie a voulu prendre la parole, elle n’avait plus peur. Ah oui parce que j’ai oublié de vous dire l’atmosphère de terreur qui réside dans chaque témoignage. Comme dans un film d’horreur. Une ambiance glaçante où le silence doit être d’or.

2024 n’est pas 1984. Les mœurs ont évolué, mais apparement pas chez Cauet. Ce qui est terrible, c’est que je ne connaissais pas cet homme il y a un mois, il aurait pu être le boulanger, j’aurais agi de la même façon. Lui aussi j’espère, si sa fille avait vécu la même chose.

Ici le problème est systémique. Certaines de ses ex-compagnes ou collaboratrices ont témoigné avec la peur au ventre. L’une d’elle hier m’a encore demandé de créer un groupe pour que toutes ces filles puissent se parler entre elles.

Et c’est à ce moment que j’ai décidé de me faire aider par de nouveaux journalistes. Un journaliste très bien de Sept à Huit sur TF1 et une grand-reporter.

Depuis, c’est pire que le sexe de Cauet est pire que Griveaux. Une amie journaliste a dit « lançons un Trombitoscope sur
@X
« . Vous me direz si c’est une bonne ou une mauvaise idée.

Donc un mois après, après des dizaines de témoignages, l’animateur de radio décide de porter plainte contre moi po ur ne pas avoir à répondre aux victimes. Inversion accusatoire classique.

En plus d’avoir manœuvré, sans doute avec des officines illégales, la justice le confirmera, pour rendre invisibles toutes ces publications. Cauet a voulu attaquer le premier. Et c’est évidemment Zoé Sagan qui ramasse pour tout le monde pendant que les cafards dégénérés passent de plateaux en plateaux faire des commentaires haineux sur mon compte au lieu d’aider les victimes.

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