Le Polisario avertit le Maroc

Le gouvernement sahraoui a imputé hier à Rabat la responsabilité de l’escalade des arrestations contre les activistes sahraouis. Ceci après que les autorités de Rabat eurent arrêté quatre personnes dont deux à l’aéroport de Casablanca revenant d’Afrique du Sud où elles participaient à la XVIIe édition du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, qui s’est tenu à Pretoria du 13 au 21 décembre. Dans un communiqué du ministère de l’Information sahraoui, la Rasd a souligné que les services de renseignements marocains ont arrêté les militantes sahraouies des droits humains, Kalthoum Bourhimi et Mariam Lebsir, à leur retour d’Afrique du Sud, alors que les autres membres de la délégation qui les accompagnaient «ont été victimes de harcèlement, de provocation et d’un contrôle drastique de la part des autorités marocaines, dans le cadre d’une campagne d’arrestations contre les Sahraouis qui revendiquent le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». 
Le gouvernement sahraoui, tout en qualifiant la situation prévalant au Sahara occidental d’état de siège, avertit sur les «risques dangereux» qui peuvent découler de cette situation. Dans cette optique, la Rasd a appelé à l’urgence d’envoyer une commission d’enquête internationale pour «rendre compte de l’intervention sauvage qui a eu lieu contre le campement de Gdaïm Izik, ainsi que des événements de Laâyoune qui ont eu pour résultat le saccage et le pillage de biens d’habitants sahraouis et dont la série de répressions a coûté la vie au jeune Sid Ahmed Abdelwahab».

Dans un entretien récent, le président sahraoui Mohamed Abdelaziz a qualifié le Maroc de «principale source d’instabilité» dans la sous-région du nord-ouest de l’Afrique. Il a averti que «la guerre que mène le Maroc au Sahara occidental pour imposer un état de fait militaire et annexer par la force ce territoire, est une source d’instabilité, de tension permanente et de malentendus entre les Etats et les parties, qui empêche l’existence de politique de confiance, de coopération et de bon voisinage pour faire face aux problèmes qui existent ou qui peuvent exister».

De vives critiques ont été formulées par la communauté internationale suite à la gestion catastrophique du campement de Gdaïm Izik par les services de sécurité marocains. La demande d’une enquête internationale a été formulée par le Front Polisario alors que la Ligue marocaine des droits de l’homme (LADH) a incombé aux autorités marocaines l’entière responsabilité des événements survenus. Y. M.

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