Or, la présence d’une antenne de la CIA en Algérie est restée secrète jusqu’en 2009, après l’affaire Warren, le chef d’antenne de la CIA à Alger, qui avait violé deux algériennes après les avoir droguées. Les notes ‘diplomatiques» de Wikileaks révèlent également que la coopération entre Alger et Washington reste solide, notamment dans le domaine des hydrocarbures. Les révélations de Wikileaks sur la coopération entre les services de renseignements américains et les services de sécurité algériens en matière de lutte contre les réseaux terroristes d’Al Qaïda au Sahel ne sont pas pour autant, tellement surprenants. Ce qui l’est, par contre, c’est cette cellule de la CIA, apparemment installée en Algérie, et faisant partie du commandement de l’Africom, pour le moment basé en Allemagne, et qui surveille les mouvements des groupes d’Aqmi au Sahel par voie aérienne. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que les services de renseignements américains balaient avec leurs satellites espions, autant la région du Maghreb que tout le Sahel. C’est, en fait, l’une des grandes raisons qui avaient poussé le commandement de l’Africom à vouloir s’implanter dans le sud algérien ou marocain, sans résultat. Même si les Marocains ont déjà offert une base arrière pour l’armée US près de Tan-Tan, au Sahara Occidental occupé (par le Maroc, ndds)
Lutte contre Aqmi au Sahel : Une cellule de surveillance aérienne de la CIA en Algérie
L’Algérie reste l’un des grands alliés des Etats-Unis dans la lutte contre les réseaux terroristes au Sahel. C’est du moins ce que laisse entendre une note de l’ambassadeur US à Alger, reprise dans le cas de l’Algérie dans le cadre des révélations de documents diplomatiques américains par le site Wikileaks. Mieux, pour les Etats-Unis, l’Algérie est devenue ces dernières années le partenaire numéro 1 dans la lutte antiterroriste au Sahel contre Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). ‘Aucun pays n’est plus important que l’Algérie dans la lutte contre Al Qaïda au Sahel et au Maghreb», affirme l’ambassadeur américain à Alger David Pearce dans une note du 6 janvier 2010. Cette note a été envoyée à Washington quelque temps après l’inscription de l’Algérie sur une liste des pays à risque par l’Administration américaine pour la sécurité dans les transports.
On se rappelle qu’à l’époque, l’Algérie avait dénoncé ce ‘deux poids, deux mesures» dans la politique de l’administration Obama en matière de lutte contre le terrorisme. Le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, ayant même rencontré son homologue américaine Hillary Clinton à laquelle il avait officiellement souligné les réserves de l’Algérie sur cette mesure, par la suite ‘adoucie». Dans les notes ‘diplomatiques» reprises par Wikileaks, il est également relevé que ‘Les diplomates américains saluent l’intensité grandissante de la coopération politique, sécuritaire et économique avec l’Algérie». Pour autant, ‘ils se disent frustrés de la réticence des autorités algériennes pour partager leurs renseignements sur les groupes terroristes qui activent dans le pays». Et, ils reprochent ‘surtout aux forces de sécurité (algériennes) de ne pas avoir transmis les informations qui auraient pu éviter les attentats de décembre 2007 contre les Nations unies à Alger». Par ailleurs, Wikileaks révèle que ‘la coopération dans le domaine du renseignement (entre Alger et Washington) se fait aussi par l’intermédiaire d’une cellule active de la CIA de surveillance aérienne des groupes terroristes armés sur le territoire algérien via l’Africom».
Par Yazid Alilat
Le quotidien d’Oran, 6/12/2010
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