Des plans pour atteindre les archives de la « Guerre des Sables » de 1963 -12e partie-

Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie : des plans pour atteindre les archives de la « Guerre des Sables » de 1963 -12e partie-

Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf.
Dans leur guerre secrète contre l’Algérie, les renseignements marocains ont de tout temps élaboré des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figurent les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté au mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de la lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf. Le but recherché par le Makhzen est de faire de ces camps des fiefs de radicalisme et de terrorisme, pour les utiliser comme des moyens de pression sur l’opinion mondiale dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Ces dossiers pourraient être également des moyens de pressions sur l’Algérie et la pousser à désinstaller les camps de réfugiés à Tindouf. Pire encore le Makhzen « rêve » de classer le front Polisario comme une organisation terroriste internationale, ce qui interdirait à tous les pays, organisations et volontaires d’œuvrer avec le front Polisario, de l’aider ou de le reconnaître. Dans ce cas là, le Maroc aurait mis fin à la cause sahraouie placée jusqu’à là comme une question de colonisation. 

Après avoir pris connaissance de ses insinuations sans dire un mot, ce qui a été interprété par les services de renseignement marocains comme une réponse positive de ma part, ils ont pris attache avec moi via leur intermédiaire appelé Redha Toundji. Le Makhzen voulait m’utiliser pour atteindre leurs objectifs. C’est ainsi que j’ai rencontré leur intermédiaire dénommé Toundji deux à Agadir et deux autres fois à Toulouse au sud de la France. Apres notre première rencontre qui a eu lieu le 16 juin 2010 lors de laquelle nous avons abordé différents sujets, j’ai été contacté par Toundji le 22 juin 2010 et m’a informé qu’il était à Bruxelles. Ainsi il m’a fixé un rendez-vous pour le 23 juin à 10 AM à toulouse. Je m’y suis rendu et nous avons abordé divers sujet. Lors de cette rencontre, il m’a informé qu’il a rencontré à Bruxelles un éléments appartenant aux services secrets algériens qui lui a remis des documents impliquant le front Polisario dans des affaires de terrorisme afin de les publier dans son journal. A une questions que je lui ai posé sur l’identité de cette personne, il m’a promis qu’il allait me fournir tous les renseignements avec détails une fois sa missions accomplie. D’ailleurs, il a reconnu les faits par la suite dans un article publié dans son journal « le Sahara Hebdomadaire » dans son numéro 91 publié le 06 août 2010. Il m’a assuré par la suite qu’il a été envoyé par El Mansouiri pour débattre de certains sujets. Lors de nos rencontres, j’étais persuadé qu’il enregistrait discrètement mes propos pour ses responsables. Ainsi, je lui ai montré mon intérêt de connaître ce que veulent les services de renseignement marocains de moi. Pour le convaincre, j’ai même montré mon soutien à plusieurs sujets car je savais très bien que ceci lui fera plaisir. Suite à cela, il m’a informé que les services marocains étaient certains que je détenais des dossiers et des documents militaires très importants. En plus ils étaient convaincus que j’ai un réseau dans l’armée qu’ils pourraient exploiter pour assurer la réussite de l’opération d’infiltration. Durant les longues discussions que nous avions eues sur plusieurs sujets, je n’ai jamais soufflé un mot sur son objectif ainsi que celui du service pour lequel il travaille. Lors de nos entretiens, je lui ai fait comprendre que je n’ai rien à voir avec l’institution militaire algérienne et que je n’avais aucun document qu’ils peuvent exploiter. 
Cependant, il n’a pas cessé d’insister vu qu’il a été chargé de cette mission et qu’il voulait coûte que coûte réussir. Ainsi, il a voulu me tenter avec de l’argent et m’a expliqué dans ce sens que les services de renseignements marocains sont prêts à m’offrir une très importante somme d’argent en contrepartie de leur fournir des documents classés secrets sur l’armée et le front Polisario. Toundji a insisté sur moi pour que je lui dévoile les documents en ma possession sur les sahraouis impliqués dans des affaires de terrorisme, d’autant plus que la presse marocaine a rapporté énormément d’informations sur ce sujet. Dans le même contexte il m’a proposé une importante somme d’argent dont il ne m’a pas précisé le montant qu’il envisageait de m’envoyer par la banque Western Union afin d’intenter des actions en justice contre des responsables algériens. Après qu’il ait dévoilé ses desseins, je me suis emporté. Je lui expliqué que je n’étais qu’un journaliste et écrivain, et que je n’avais rien avoir avec les affaires de renseignements militaires particulièrement celles visant à porter atteinte à ma patrie. Par ailleurs, je suis lui ai demandé de ne plus jamais me contacter.

Constatant ma colère, Toundji a tenté de se rattraper et de me convaincre. Alors il a essayé de me faire comprendre que je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire. Ainsi, il m’a expliqué qu’il voulait juste m’aider financièrement afin de me venger du système algérien, dont je suis un fervent opposant. En guise de réponse, je lui ai fait comprendre que je n’étais pas opposant et que je ne suis qu’un journaliste qui suit l’actualité et les événements qui peuvent intéresser les peuples. Malgré ma grande colère, il m’a demandé de réfléchir à sa proposition. Puis il a abordé d’autres sujets. Avant de nous séparer, il m’a prié de nous fixer un autre rendez-vous. J’ai accepté de le revoir malgré tout ce qui s’est passé entre nous ce jour là car je voulais me tirer de cette affaire sans m’impliquer dans quoi que ce soit qui pourrait nuire à ma réputation et ma transparence. Soulignant par ailleurs, que mon objectif le plus cher était de dévoiler au monde entier les dessous des services secrets marocains. Je rappelle au passage que je me suis entendu précédemment avec le directeur du journal « Echourouk » pour dévoiler au grand jour cette grave affaire. Je signale par ailleurs que j’ai informé Toundji de l’invitation que j’ai reçue de l’ « Association des Sahraouis des Wahdawiyyine » et de la part de son président Ahmed Boumehroud afin de prendre part à une rencontre internationale à Dakhla sur la sécurité dans la méditerranée. A ce titre, j’ai fait semblant de ne pas vouloir y participer, mais il a essayé de me convaincre d’y prendre part. Ce que Toundji ignorait à ce moment là c’est que l’éventualité d’organiser cette rencontre à Dakhla était la mienne, quoi que je n’avait rien à voir avec la question de l’autodétermination du peuple sahraoui. En effet, j’ai proposé au président ce cette association d’organiser cette rencontre sur la sécurité dans la région du Maghreb. Mon objectif était d’avoir accès aux territoires sahraouis via les associations du Makhzen pour prendre connaissance de la vérité loin de tout contrôle. A ce moment là j’ai décidé de dévoiler tout ce que je savais au cas ou les affaires étaient en faveur du maroc.
Anouar Malek, 14/10/2010

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