L’ancien ministre algérien de la Défense accusé de crimes de guerre

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Le Ministère public suisse a inculpé l’ancien ministre algérien de la Défense Khaled Nezzar devant le Tribunal pénal fédéral pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’accusé, qui était à la tête de l’armée et des services secrets au début des années 1990 lors de la guerre civile algérienne, est soupçonné d’avoir approuvé, coordonné et encouragé la torture et autres actes cruels, inhumains ou humiliants, des atteintes à l’intégrité physique et mentale, détentions et condamnations arbitraires, et exécutions extrajudiciaires, a écrit le Bureau du Procureur général (BPG) dans un communiqué de presse.

Selon l’acte d’accusation, l’OAG allègue que Khaled Nezzar, en sa qualité de ministre de la Défense et membre du Haut Comité d’État, a placé des personnes de confiance à des postes clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste, conformément au plan d’action de son mandat. S’en sont suivis des crimes de guerre et des persécutions généralisées et systématiques contre des civils accusés de sympathiser avec l’opposition.

Le BPG a recensé 11 incidents survenus entre 1992 et 1994. Les victimes présumées ont été soumises à la torture, notamment à la simulation de noyade et aux décharges électriques, ainsi qu’à d’autres traitements cruels, inhumains ou humiliants, ainsi qu’à des violations de leur intégrité physique et mentale.

L’accusation affirme que Nezzar a sciemment et délibérément approuvé, coordonné ou ordonné ces abus.

Arrêté et libéré

Khaled Nezzar, aujourd’hui âgé de 85 ans, avait été arrêté lors d’une visite à Genève en 2011. Il avait été interrogé par le MPC à la suite d’une plainte déposée par des victimes de torture et l’ONG Trial International. Le MPC a ensuite décidé d’ouvrir une enquête pénale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

En 2017, le MPC a classé le dossier au motif qu’il n’y avait pas de conflit armé en Algérie au début des années 1990. En 2018, la Cour fédérale a rendu publique sa décision d’annuler la clôture du dossier par le MPC et lui a ordonné de reprendre l’enquête. Selon Trial International, 200.000 personnes sont mortes ou ont disparu en Algérie entre 1992 et 2000.

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