Le Makhzen a fait d’El Aaiun, capital du Sahara Occidental, un petit royaume héréditaire. Après son éclipsement de la carte politique de Rabat, Khalihenna Ould Errachid a passé la main à son frère, Hamdi, qui s’est avéré le digne héréditaire des méthodes de fraude et de corruption makhzéniennes.
Entre clientélisme et collectivisme totalitaire, le maintien de Hamdi Ould Errachid à la tête de l’administration coloniale marocaine au Sahara, en dépit de ses remises en cause, s’explique en partie par le système de clientélisme qui s’est progressivement installé à El Aaiun, système largement encouragé par les autorités de Rabat.
Hamdi Ould Errachid, du parti de l’Istiqlal (PI), a été réélu le 19 septembre, président du conseil de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra. Sur les 45 sièges du conseil, son parti compte 19, l’écrasante majorité. Son concurrent, le MP, ne compte que 7 sièges.
Le parti d’Ould Errachid domine la région, dans laquelle ce même parti préside les deux autres conseils, à savoir la commune et le conseil provincial de Laâyoune. C’est dans ce dernier qu’il y a eu l’épisode comique de la dispute sur le mode du scrutin pour élire son président. Au début de l’opération de vote, les deux candidats, Mouloud Alouate, du PI, et Bouchr Boussoula, de l’UC, ne se sont pas mis d’accord sur le mode de vote. L’un a opté pour les bulletins colorés, alors que l’autre a choisi un simple papier blanc sur lequel chaque conseiller pourra écrire le nom de celui pour qui il votera. Le président de la session, analphabète lui aussi, a fini par choisir les bulletins colorés parce que la majorité des votants ne savaient pas écrire ni lire. Le candidat istiqlalien l’a remporté.
Ainsi, Hamdi a mis la main sur la totalité des insititutions « élues » puisque c’est lui le coordinateur des trois régions du Sahara du parti de l’Istiqlal. En fin, le tout puissant! Mais cela ne laisse pas indifférent son principal concurrent : Mohamed Salem Joumani. Celui-ci, depuis des années fait tout son possible pour délivrer El Aaiun de cette racaille qui n’a pas hésité à racheter, d’une manière fraudulente, des terrains qui étaient destinés, au début, à être des places publiques.
Rappelez-vous de l’histoire des 23 élus du PI qui ont été emmenés au village côtier de Foum El Ouad à cause des manœuvres de certaines personnes qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour soudoyer deux élus de la majorité absolue au point de promettre 10.000.000 DH à chacun en cas de ralliement anti-Ould Errachid.
Mais les concurrents du « tout puissant » ne manquent pas d’imagination. Ils l’ont attaqué de son côté faible : son ignorance.
En effet, l’article 28 de la Charte des Collectivités Locales dispose que « ne peuvent être élus présidents ni en exercer temporairement les fonctions, les membres du conseil communal ne justifiant pas au moins d’un niveau d’instruction équivalent à celui de la fin des études primaires ». Et l’article 29 contient les mêmes dispositions pour les collectivités préfectorales et provinciales.
Pour contourner cette loi, Hamdi Ould Errachid, a fait appel à des moyens frauduleux pour prouver le niveau d’instruction légal demandé aux élus.
Selon l’édition du 8 octobre du journal Al Massae, Mohamed Salem Ould Joumani, au nom du MP, a déposé entre les mains de la Cour d’Appel de Marrakech un dossier qui mettait en cause l’intégralité du processus éléctoral du Conseil Communal de Laayoune et de ses entités auxiliaires.
Le certificat scolaire présenté par Hamdi a été délivré par un responsable de l’ensneignement à Las Palmas et date du 24/04/1973, il est enregistré sous le numero 472278 au nom de Hamdi Mohamed Mohamed, et malgré qu’il est accompagné d’un certificat de concordance de nom signé par un officier de l’Etat Civil du 4ème arrondissement de Laayoune, a été mis en cause par les avocats de la partie plaignante.
Le groupe d’opposition du Conseil Municipal de Laayoune soutient que ce certificat est faux et que la justice marocaine ne doit pas se laisser duper par l’achat de faux documents.
Dans le même contexte, le parti PAM a introduit une requête contre Abba Abdelaziz qui a présenté un diplôme délivré par l’Université de Nouakchott en 1974. Malgré qu’il est accompagné d’un autre diplôme d’études secondaires délivré par le ministère de l’enseignement mauritanien en 2001, l’avocat du PAM, qui a présenté le bulletin officiel de l’Université de Nouakchott créé en 1981, l’a estimé faux.
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