Aminatou Haidar est retourné à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupé par le Maroc depuis 34 ans. Son retour est une victoire pour le peuple sahraoui, ce petit peuple qui s’est vu contraint à affronter une puissance africaine et deux puissances occidentales, les Etats-Unis et la France. L’odyssée d’Aminatou a mis en évidence un conflit oublié par la communauté internationale, mais aussi le vrai visage du gouvernement marocain et de son roi. Son histoire que le Maroc est la Birmanie du Nord de l’Afrique et Aminatou la Angun sahraouie. L’Espagne a redécouvert la réalité du régime marocain, sa trahison et son honteux chantage à l’Espagne et à l’Europe. Pour soulager leur consciences, les dirigeants ibériques, Zapatero et Moratinos en particulier, n’ont pas hésité sous la pression populaire à faire des déclarations solennelles sur « la cause du peuple sahraoui et son droit inaliénable à l’autodétermination à travers un référendum ». Les responsables espagnols savent, maintenant, qu’ils ne peuvent pas compter sur la fiabilité des dirigeants marocains. Leur seul soutien dans cette affaire, et ils l’ont ouvertement déclaré, a été la France et les Etats-Unis pour freiner l’arrogance et grossièreté marocaines. Les tortionnaires marocains, à court d’arguments, n’ont pas trouvé d’autre chose pour justifier leur comportement que l’affaire Aminatou « leur place en situation difficile devant leur opinion publique ». Comme d’habitude, le tortionnaire se place en victime. Ce n’est pas nouveau. Tous les acteurs qui sont intervenus l’ont fait sur la base des plans économiques et stratégiques partagés avec le Maroc, des plans basés sur l’idée de faire de la monarchie obsolète marocaine un pion en échange de la consolidation de celle-ci et sa liberté d’action contre les droits de l’homme et surtout contre la population sahraouie. L’ONU réagit sans aucune force, ses troupes, la MINURSO, regardent ailleurs lorsque la police du nouveau dictateur, couronné il y a dix ans, emprisonne, réprime et torture la population civile. L’Europe, l’Europe riche se comporte aussi avec indifférence devant les souffrances du peuple sahraoui. Le vieux continent fait les affaires, négocie, commerce avec les richesses du territoire sahraoui sans gêne sous des faux prétextes relatifs à la sécurité, l’immigration, etc. Une histoire vraiment honteuse et qui ne date pas d’hier. Pour les européens et les américains, il s’agit de « leur dictature, leur monarchie », même s’il n’y a pas de liberté d’expression, même si on ne respecte pas les droits de l’homme, même si beaucoup de ses habitants vivent et meurent dans la misère et quittent leur pays en quête d’une vie meilleure dans un coin quelconque de l’Europe ou ailleurs. Le Maroc avait des doutes sur la nouvelle position des EEUU par rapport au conflit du Sahara Occidental, mais la dernière visite de Hillary Clinton, dans laquelle avait déclare que la politique américaine envers le Maroc n’a pas changé, a fait pousser des ailes aux tortionnaires marocains et ils ont cru être à l’abri pour agir en liberté. En effet, l’administration Obama non seulement a déçu la communauté internationale en Afghanistan, en Irak, au Proche Orient, mais aussi au Sahara Occidental, cette ancienne colonie espagnole qui attend, depuis 34 ans, une issue pacifique. L’espoir sahraoui qui accompagnait l’arrivée du nouveau locataire de la Maison Blanche s’est évaporé dans les airs. Pour Washington, le Maroc sera toujours l’enfant gâté des yankees et ils n’ont rien à faire des droits légitimes d’un peuple qui refuse de se plier aux caprices d’une monarchie pourrie bâtie sur le sang des peuples. La question pertinente est : Qu’est-ce que Sarkozy et Clinton ont promis à Mohamed VI pour qu’il laisse Aminatou rentrer chez elle? La réponse est simple: Un soutien au plan d’autonomie marocain. Mais ils oublient que toute solution sera vouée à l’échec si elle n’est pas basée sur la volonté des sahraouis. La force et l’intervention étrangère n’esst pas garant de victoire. La preuve : l’Afghanistan, l’Irak et la Palestine.
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