Malgré tout Dakhla existe… est le titre de l’ouvrage que vient de publier Elisabeth Peltier aux éditions L’Harmattan. L’ouvrage de 230 pages est une chronique du campement des réfugiés sahraouis de Dakhla, narrée par cette femme, éducatrice de formation, qui s’est retrouvée engagée sur le terrain sahraoui en prenant en charge un programme initié par l’ONG française «Enfants réfugiés du monde», visant la mise en place d’une réflexion pédagogique avec des enseignants de ce camp.
De décembre 2000 à juin 2008, Elisabeth Peltier n’a pas cessé de faire des va-et-vient entre la France et les camps de réfugiés sahraouis. Fin 2000, l’auteure débarque à Dakhla, «un lieu que je n’ai pu repérer sur aucune carte géographique, en plein désert du Sahara, j’ignore tout», écrit-elle dès les premières lignes de l’ouvrage. Elle découvre une réalité et un peuple. Ses premières impressions dépassent l’inattendu : «Je pensais rencontrer la misère, je rencontre le dénuement et, dans le même temps, cette vie, ces vies porteuses de projets dans ce désert d’un autre monde.» L’auteure expliquera l’importance de cette rencontre qui sera déterminante dans son choix de vie : elle épousera la cause sahraouie et devient la porte-parole du peuple sahraoui.
«Quand j’ai rencontré les Sahraouis, j’ai retrouvé chez ces hommes et ces femmes le même rire malgré la souffrance de l’exil sur cette terre inhospitalière, la même volonté à rester debout malgré la paralysie du monde à leur égard. La même vision au-delà des apparences sur la capacité de l’être humain à dépasser l’intolérable», écrit-elle. Mme Peltier décrit ses pérégrinations à travers la hamada, ses contacts, ses rencontres avec des personnes formidables qui accomplissent humblement et simplement leurs tâches quotidiennes. Chaque jour est un combat constamment renouvelé contre la dureté d’un environnement inespéré, les vicissitudes d’un quotidien fait de privations et de manques et difficile à vivre. Malgré tous ces aléas, l’optimisme, l’assurance et l’espoir en de lendemains meilleurs sont là. Tous ces sentiments sont rendus par Elisabeth Peltier. «A celui qui s’étonne de ne pas vous voir misérables tels que les médias nous abreuvent de ces clichés sordides des camps de réfugiés à travers le monde, à celui qui pense que chacun doit rester à sa place, qu’un réfugié doit donner une image de réfugié pauvre et pitoyable frappant notre bonne conscience, je réponds que 33 ans sont passés et que nous sommes face à un peuple déterminé, avide de vivre comme nous, de faire partie de notre monde. Ce long temps d’attente n’a pas fragilisé ce peuple mais l’a consolidé», écrit Elisabeth Peltier qui affiche sa reconnaissance envers ce peuple qui lui a permis de «grandir encore davantage» et de «croire en la capacité de l’homme de se tenir droit malgré les bourrasques de la vie».
Soyez le premier à commenter