Tant qu’il y aura le «veto»…

L’Union européenne a exprimé lundi dernier, à l’issue de la 9e session du Conseil d’association Maroc-UE à Bruxelles, son attachement à l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Lors de la réunion de Grenade, qui consacrait le statut avancé accordé au Maroc, l’UE avait déjà invité Rabat à s' »améliorer » sur les droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il est vrai que le royaume, qu’on veut à tout prix présenter comme le grand défenseur de la veuve et de l’orphelin, réprimait allégrement, particulièrement depuis l’Intifada que les populations autochtones lui éclatèrent à la figure en mai 2005. Donc, dans le domaine des droits de l’homme, Rabat s’améliore à sa façon, comme viennent de le démontrer ses troupes à Gdeim Izik et à El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental. Rabat avait bouclé ces lieux en interdisant l’accès à tout témoin étranger, jusqu’aux eurodéputés, pour mater de manière sanguinaire et à huis clos une population désarmée. 
Dans son communiqué, l’UE n’a pas condamné la brutalité meurtrière du 9 novembre, elle s’est contentée d’émettre un avis : « Les parties doivent faire preuve de retenue et mettre tout en œuvre pour que de tels événements ne se reproduisent plus. »Un communiqué qu’on ne peut qualifier de juste puisqu’il n’ose pas la vérité et renvoie dos à dos la victime et son bourreau. Ce qui n’est guère encourageant pour la suite des événements concernant le Sahara occidental dont la décolonisation se trouve durablement contrariée depuis l’inqualifiable trahison madrilène. D’autant que les dernières nouvelles font désormais apparaître au grand jour l’inclinaison et la fidélité du gouvernement Zapatero à cette historique trahison. Le comble c’est que Madrid fait partie du groupe des pays amis du Sahara occidental. Un groupe où paradoxalement il n’existe aucun pays africain ni même un pays d’Amérique latine ou d’Asie. Mais un groupe où l’on retrouve la France, ancienne puissance coloniale qui a du plaisir à user de son droit de veto en faveur de son ancien protectorat devenu à son tour colonisateur. Un veto qui assure l’impunité au Maroc mais qui empêche aussi le Maghreb de se faire. En sorte, un veto aussi criminel que celui qui protège Israël. Des vetos qui doivent disparaître.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 18/12/2010

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