Les forces d’occupation marocaines mènent une politique de répression contre la population sahraouie qui ne dispose pas de la liberté d’expression, d’association et de manifestation ; les violations des droits de l’homme sont liées au refus des autorités marocaines de reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Même la revendication de ce droit par des déclarations ou des manifestations est interdite, réprimée et punie de la prison !
Ce déni du droit international compte sur l’appui tacite du président Sarkozy et de l’Europe, qui espèrent faire de Rabat un partenaire privilégié en raison des ressources qu’offre le territoire disputé (sable, minerais, phosphate, et pêche). Malheureusement, pour les gouvernements européens, la sécurité du régime dictatorial du Maroc passe par le droit à violer les normes impératives du droit international et du droit humanitaire international, favorisant ainsi le droit à l’impunité. L’Europe, et le gouvernement français en particulier, en agissant ainsi, ne favorisent pas le droit à la paix et à la sécurité pour l’ensemble des peuples, petits ou grands, avec ou sans Etat.
Face à cette situation, de plus en plus préoccupante, de nombreuses associations des droits de l’homme sahraouies et internationales ont demandé un élargissement du mandat de la mission des Nations Unies pour le Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance du respect des droits de l’homme. En effet, les Casques bleus de l’ONU présents sur place n’ont pas le droit d’intervenir même quand les Sahraouis sont tabassés sous leurs yeux !
La MINURSO demeure à ce stade la seule opération des Nations Unies qui ne comporte pas de composante « droits de l’homme » en dépit de besoins criants sur le terrain.
« L’introduction d’un volet droits humains dans le mandat de la MINURSO, qui doit être renouvelé en avril 2010, permettrait de faire progresser de manière significative les initiatives visant à faire cesser les violations des droits fondamentaux au Sahara occidental », a déclaré Malcolm Smart au nom d’Amnesty International.
C’est un pas indispensable pour trouver une solution acceptable par les parties. Pas l’unique, mais il est le pas le plus urgent à entreprendre par la communauté internationale pour trouver une solution acceptable par les parties.
Des graves violations surviennent au moment où le Conseil de Sécurité est sur le point d’examiner, au mois d’avril prochain, le rapport du Secrétaire général et d’apporter son soutien à la demande de l’Envoyé Spécial, Christopher Ross, d’élargir les compétences de la MINURSO en faveur du respect des droits de l’homme dans la région. L’attitude passive de l’ONU vis-à-vis de telles violations est interprétée par les sahraouis comme un encouragement à poursuivre ces actes et ils appellent les Nations Unies à assumer leurs responsabilités et à prendre les mesures qui s’imposent pour arrêter la situation dramatique dans laquelle vit la population dans les territoires occupés par le Maroc.
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le Conseil de Sécurité doivent prendre conscience qu’il est temps que les sahraouis aient le droit de vivre dignement et le droit de choisir comment et où ils veulent vivre. Cela ne peut être atteint que si on les laisse choisir librement leur destin. Ce sont 35 ans de vie au milieu de rien, sans aucune identité reconnue, ils vivent de l’espoir de pouvoir un jour dire leur mot et rentrer chez eux.
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