Les différents opposants Argentins et Britanniques sur la question de l’appartenance des îles Malouines se sont récemment ravivés après que le Royaume Uni ait annoncé son intention de lancer une campagne de prospection pétrolière sous-marine dans les environs de l’archipel. Ce conflit géoéconomique n’est pas sans rappeler d’autres situations comme celle du Sahara Occidental où les facteurs communs sont importants :
Dans les deux cas, l’Argentine et le Maroc revendiquent un droit de souveraineté.
En 1982, la junte militaire argentine désireuse de redorer son blason par une action d’éclat extérieure a décidé d’envahir l’invasion du petit archipel. L’invasion argentine fut très vite repoussée par la Grande-Bretagne dans une guerre qui avait fait près de 1000 morts. En 1975, le roi Hassan II avait besoin d’éloigner la menace de l’armée, se donner une « cause » pour gagner le soutien des partis d’opposition et trouver une nouvelle source de liquidités pour s’affirmer en tant que puissance dans une époque où la guerre froide faisait rage. Dans ce but, il décida l’invasion de la colonie espagnole du Sahara Occidental dans une guerre qui s’est soldé de la mort de plus de 30.000 soldats et 2500 prisonniers marocains.
Mais la comparaison s’arrête là car la situation est très différente. D’abord parce que, dans les Iles Malouines, la confrontation militaire était entre forces argentines et britanniques, alors qu’au Sahara Occidental, après le retrait espagnol, la confrontation a eu lieu entre l’envahisseur et la population du territoire revendiqué.
A l’issue d’une rencontre avec le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-moon, le ministre des affaires étrangères argentin a déclaré que son pays « n’autorisera jamais le recours à la force pour reprendre les îles ». Ces déclarations faites 28 ans après la Guerre des Malouines, constituent la preuve d’une évolution honorable dans la façon de penser de l’Etat argentin.
Par contre, au Maroc, 34 ans après, les mentalités et les doctrines n’ont guère changé. La conquête brutale et la population autochtone passée au fil de l’épée est toujours de mise. De là, l’étrange paradoxe d’un Etat se présentant lui-même comme la pointe de l’avancée dans la région et présentant simultanément des mentalités archaïques dont la fascination pour la violence. Si coloniser signifie avant tout conquérir, occuper, soumettre, dominer et massacrer, le Maroc a donné au colonialisme toute sa signification. Sans doute, les années de plomb ont semé et inculqué dans la conscience des marocains le culte à la violence et au mépris de l’autre. Que peut-on dire d’un directeur de prison qui s’adresse à un prisonnier politique pour lui dire : « Nous ne sommes pas un Etat démocratique, nous sommes des colonisateurs, alors nous faisons ce qui nous chante ».
« Nous utiliserons toutes les ressources de la loi internationale », a ajouté M. Taiana. Voilà le secret du soutien dont bénéficie l’Argentine des 32 pays d’Amérique Latine et Caraïbes dans ce dossier, contrairement au Maroc qui s’est vu obligé de se retirer de l’OUA à cause des positions qui condamnaient son agression contre le peuple sahraoui. Aujourd’hui, la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) est membre à part entière de l’entité panafricaine.
L’honorable attitude de l’Argentine a poussé Ban Ki-moon à se prononcer sur le problème des territoires non-autonomes en se déclarant partisan de « solutions créatives » et de « visions pragmatiques et réalistes qui prennent en compte les conditions spécifiques de chaque cas ». Ces déclarations portent une lueur d’espoir pour le peuple sahraoui puisqu’il avait déjà exprimé son « engagement personnel » pour résoudre ce problème qui date de 34 ans.
Parmi les dossiers traités chaque année par le Comité de Décolonisation des Nations Unies, se trouvent, entre autres, le Sahara Occidental, Gibraltar, Puerto Rico et la Nouvelle Calédonie.
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