Ban Ki-moon chante parisien ?

Ban Ki-moon ne recommanderait plus dans son rapport, comme il comptait le faire, l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il parait que Paris a su le convaincre qu’il ne servait à rien de se frotter à un roi mis sous la protection de l’étoile à six branches et qu’il valait donc mieux prendre un raccourci et ne pas accomplir le circuit entier de M. Goldstone, mais juste son fabuleux sprint final. Dans les territoires occupés du Sahara occidental, le roi pourra continuer impunément à violer les droits humains comme il l’entend, tout comme le fait Israël en Palestine. Depuis le déclenchement de l’intifada sahraouie en mai 2005, les forces coloniales marocaines répriment, emprisonnent, torturent et tuent avec la couverture du parrain et depuis l’assaut meurtrier contre le campement de Gdeim Izik près d’El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental en novembre dernier, tout le monde sait même si le roi a tout fait pour étouffer l’information et que la répression se déroule à huis clos. Ban Ki-moon, Clinton, Obama, Sarkozy étaient interpellés ou saisis personnellement et régulièrement par le président sahraoui Mohamed Abdelaziz.
Ses plaintes étaient moins audibles et moins médiatisées que les faux-semblants du dernier des putschistes libyens. En Libye, les anti-Kadhafi ont deux points communs avec le makhzen marocain. Tous deux accusent le Polisario et l’Algérie d’être à l’origine de leurs déboires et les désignent comme la colonne vertébrale de leurs problèmes. Tous deux sont couvés par Paris. Bizarre… Ban Ki-moon pense que les tensions dans le monde arabe rendent la paix essentielle au Sahara occidental et que les aspirations à la liberté et à des droits économiques doivent trouver satisfaction si l’on ne veut pas que les nouveaux défis constituent une menace pour le statu quo. De jolies palabres qui expriment une belle impuissance et qui font que l’Algérie vivra désormais coincée entre deux conflits, elle qui se plaignait juste du conflit du Sahara occidental. Une guerre d’indépendance lancée en 1973 d’abord contre la présence espagnole à l’appel de… Kadhafi. 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 17/04/2011

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