Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a reçu hier, le président du groupe parlementaire d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française, M. Bernard Derosier. C’était une occasion pour aborder certaines questions d’intérêts communs, notamment depuis les dernières mutations qui ont touché le monde arabe. Est-ce une raison pour les médias français de se focaliser sur l’Algérie? C’est cette préoccupation qu’a tenu à exprimer le ministre des Affaires Etrangères Medelci à Bernard Derosier.
Il ainsi souhaité que le regard des «médias français» soit plus ouvert sur ce qui se passe dans le monde en général et «en Algérie en particulier», ne devant pas se focaliser que sur les problèmes. «Nous nous sommes exprimés à ce que ce regard soit plus ouvert, qui ne se focalise pas simplement sur les problèmes», a déclaré M. Medelci à la presse, à l’issue d’entretiens avec le président du groupe parlementaire d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française, M. Bernard Derosier. Medelci a tenu également à souligner que les Algériens sont nombreux ici en Algérie, mais aussi en France, qui suivent avec beaucoup d’attention et d’intérêt les médias français, et qui «aimeraient pouvoir (via ces médias) découvrir l’Algérie réelle et non pas l’Algérie vue à travers des prismes, quelques fois déformants». Il est vrai que certaines chaînes et certains journaux, à travers leur traitement de l’Algérie se montrent presque déçus que la révolution qui a secoué la Tunisie et l’Egypte et qui continue en Libye n’ait pas atteint l’Algérie. Medelci devait donc aborder cette question très sensible, mais une mise au point s’avère d’ailleurs nécessaire depuis bien longtemps d’autant, que les affaires politiques au Maroc où, la violation des droits de l’homme au Sahara Occidental par les forces royales par exemple n’est pas du tout traitée de la même manière.
En évoquant avec M. Derosier « le regard des médias français sur ce qui se passe dans le monde et singulièrement sur ce qui se passe dans notre région », il a déploré le fait qu' »on donne une importance quelques fois excessives à ce qu’il ne l’est pas ». Dans le même contexte, il a déclaré qu’en Algérie « le processus d’ouverture médiatique devrait nous permettre de parler de notre pays autrement qu’à travers des prismes déformants, sans cacher en aucune manière les problèmes et en même temps en montrant ce qu’il y a dans ce pays comme potentiel humain, comme avancée et envie d’aller encore plus loin ». De son côté, M. Derosier a affirmé avoir abordé avec M. Medelci, « un certain nombre de questions qui préoccupent les Algériens et les Français », précisant que cette rencontre « nous a permis de témoigner de notre volonté, nous députés français, de renforcer les liens entre l’Algérie et la France ».
Le Carrefour d’Algérie, 19/04/2011
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