Avant-hier, plusieurs dizaines de personnes sorties manifester à l’occasion du 63e anniversaire de la «nekba» furent fauchées par les balles assassines de la soldatesque sioniste. Face à des manifestants désarmés, les soldats n’utilisèrent pas les moyens anti-émeutes classiques : eau chaude, gaz lacrymogène, tirs de sommation, balles en caoutchouc, gourdins, etc. Ils tiraient à balles réelles sur la foule. Non pas en visant les jambes mais pour tuer. Israël ne pouvait se priver de son péché mignon. Alors, il tua avec délectation, tout autour de lui, dans son voisinage. Il tua et les moralistes d’Occident, prompts à clouer au pilori tout dirigeant arabe coupable d’indiscipline, s’aplatirent une nouvelle fois devant l’action sanguinaire de leur monstrueuse créature. La France, qui refuse la protection onusienne aux populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental, mais qui intervient militairement pour, officiellement, protéger les populations civiles en Libye, n’est pas restée silencieuse sur les tueries d’Israël. «La France condamne ces incidents… « et «appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter les provocations «, déclarait lundi Bernard Valero, porte-parole du ministère français des AE. Ainsi, Paris ne condamne pas Israël mais parle d’incidents dont la responsabilité est, à ses yeux, partagée entre le bourreau et ses victimes. Paris dirige même un doigt accusateur sur les manifestants arabes, des provocateurs qu’elle appelle à respecter la ligne aux couleurs d’Israël. Londres, l’autre capitale qui s’occupe sérieusement à «redresser les torts» en Libye, a réagi elle aussi au carnage sioniste. «Nous sommes profondément préoccupés par les violences qui ont eu lieu aujourd’hui et tristes d’apprendre qu’il y a eu des morts», déclarait à ce propos William Hague, le chef de la diplomatie britannique. Pas de condamnation non plus d’Israël. On prend la liberté de bombarder les Arabes, de les tuer, de détruire leurs pays et d’y créer un chaos tel que seul Dieu est capable d’en connaître les retombées sur la région. D’un autre côté, on se fait tout petit face à Israël et lui dire, ne serait-ce qu’une goutte de vérité, est une… ligne bleue qu’on n’oserait franchir.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 17/05/2011
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