A chaque époque, des territoires ont voulus devenir membres de la FIFA. Parfois indépendants, parfois autonomes ou parfois rien, retour sur ceux qui veulent rentrer à la FIFA de nos jours. Farfelues ou non, leur adhésion invite au débat. Les conditions sont: une compétition nationale, un affiliation à une confédération pendant deux ans (sauf indications de la FIFA), une indépendance ou autonomie totale, un stade aux normes FIFA et l’approbation du comité exécutif de la FIFA. Petit tour du monde en quelques fédérations et en plusieurs articles. Aujourd’hui, les sélections que la FIFA souhaite accueillir les bras grands ouverts.
La FIFA n’attend que leur feu vert, merci l’indépendance!
Dans ce groupe se trouvent les sélections que la FIFA acceptera sans fautes pour diverses raisons. Monaco par exemple est indépendant et possède un championnat. Tout pourrait les amener à rentrer à l’UEFA et à la FIFA. Les conditions sont toutes réunies (on voit mal la FIFA refuser l’adhésion d’un état aussi riche que Monaco) et l’organisme mondial du football est même prêt à accepter Monaco sans leur imposer une adhésion de deux ans à la FIFA. Un privilège! Mais à Monaco cette adhésion a fait grincer des dents. Du côté du club de l’AS Monaco, on a pris peur. La sélection pourrait, selon eux, détourner les supporters du club vers cette sélection. Déjà que le stade se remplit peu… Ils ont donc cherché à bloquer l’affaire et à l’époque, le Palais a cédé devant l’insistance des plus hauts dirigeants du club, club que dirige le Palais pourtant… Le dossier est donc en attente mais la fédération Monégasque veut retenter le coup prochainement… La FIFA n’attend que le dossier…
Autre dossier, plus farfelu, où la FIFA est prête à valider: celui du Vatican. Aussi loufoque soit-il, au début des années 2000, le Vatican a pensé à une adhésion à la FIFA et à un club en Série A. Si les conditions du stade et de la compétition nationale posaient soucis à l’époque, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un championnat est né (Clericus Cup) et un stade est aux normes. Mais dans la cité papale, l’adhésion n’est plus à l’ordre du jour, jugée trop farfelue…
En Océanie, plusieurs nations indépendantes sont proches de la FIFA.
Tuvalu n’est pas membre mais fut autorisé à participer aux éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Son président de fédération et celui de la république de Tuvalu se sont rendus récemment à la FIFA et ont visités les locaux. Un premier pas vers une adhésion très proche. De plus, Tuvalu est déjà membre provisoire de l’OFC.
Du côté de la Micronésie, une adhésion est en cours et facilitée par le fait que cet état soit membre associé de la FIFA. Pour la fédération des états fédérés de Micronésie, il y a de grandes chances de présenter une sélection pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Tout comme Tuvalu, la Micronésie est déjà membre provisoire de l’OFC.
Du côté de Nauru, le problème est tout autre. L’adhésion ne peut se faire car l’île ne possède pas de stade aux normes. La FIFAa proposé un programme à la fédération et au gouvernement afin de le mettre aux normes. Mais depuis, rien n’a bougé.
Pour Palaos, il ne manque plus que la demande d’adhésion. Tout est en place sauf les deux ans d’affiliation provisoire à l’OFC mais comme la fédération est membre de l’EAAF (Est Asian Football Federation), la FIFA est prête à oublier cette condition. Mais étrangement, du côté de Palaos, une adhésion n’est pas à l’ordre du jour. Même chose du côté des Îles Marshall.
Pourquoi ces sélections ont-elles les faveurs de la FIFA? Ce sont tout simplement des nations indépendantes. Les seuls états souverains (et donc reconnus par l’ONU) qui n’ont pas de sélections sont ceux cités au dessus. Voilà pourquoi la FIFA accepterait toute demande d’adhésion de leur part (sauf Nauru à cause du stade).Sur le prochain article, je souhaite détailler les adhésions qui ont été refusées ces dernières années mais étudiées en profondeur par la FIFA. On regardera les diverses raisons et l’avenir pour ces fédérations.
Les futurs membres de la FIFA (Article n°2)
A chaque époque, des territoires ont voulus devenir membres de la FIFA. Parfois indépendants, parfois autonomes ou parfois rien, retour sur ceux qui veulent rentrer à la FIFA de nos jours. Farfelues ou non, leur adhésion invite au débat. Les conditions sont: une compétition nationale, un affiliation à une confédération pendant deux ans (sauf indications de la FIFA), une indépendance ou autonomie totale, un stade aux normes FIFA et l’approbation du comité exécutif de la FIFA. Petit tour du monde en quelques fédérations et en plusieurs articles. Aujourd’hui, le second article de cette série traite des sélections et fédérations qui ont fait une candidature mais qui se sont vu refuser l’entrée à la FIFA.
En Europe, l’exemple le plus connu (et le plus récent) est Gibraltar. Pourtant toutes les conditions sont réunies: un championnat de bon niveau, un terrain et un stade au dessus des normes demandées, une autonomie totale et la FIFA qui accepte le dossier. Il ne reste qu’à voter et à tester Gibraltar en les affiliant à l’UEFA pendant deux ans. Si tout se passe bien, Gibraltar sera en lice pour la Coupe du Monde 2014. Mais voilà… L’UEFA n’accepte pas Gibraltar. Le petit territoire autonome chute lors des votes du comité exécutif de l’UEFA. Pourquoi alors que la FIFA était prête à s’engager? La raison a un nom: l’Espagne. En effet, le gouvernement Espagnol ne reconnaît pas la souveraineté du Royaume-Uni sur la cité Andalouse. Pour les Espagnols, Gibraltar est Espagnole… Malgré des améliorations à la frontière ces dernières années, le sujet reste sensible entre Espagne et Royaume-Uni. Pour la fédération d’Espagne, la demande d’adhésion à l’UEFA (et à la FIFA) est de trop. Les dirigeants Ibériques font campagne contre Gibraltar. Le Royaume-Uni, bien que soutien de la candidature, ne bouge pas le petit doigt. Au final, l’Espagne remporte cette «campagne d’adhésion». Et le sujet est toujours en discussion à l’UEFA. Pendant ce temps-là à Gibraltar, la patience est de mise…
L’Espagne a refusé une autre adhésion: celle de la Catalogne! Ces derniers n’ont pas demandé d’adhésion à la FIFA mais ont d’abord voulu passer le stade de celle à l’UEFA. Ce fut un refus net et précis avec très peu de soutien… Pour plaider leur cause, les Catalans ont donné l’exemple du Royaume-Uni divisé en plusieurs fédérations: Irlande du Nord, Ecosse, Pays de Galles et Angleterre. Mais ceci n’a servi à rien et la Catalogne a abandonné son projet.
Mais ces derniers ont tout simplement copiés la Galice, qui elle avait postulée directement à la FIFA dans les années 80. Refus total là aussi avec pour principal adversaire les Espagnols. Ce sont eux les premiers qui ont cités le Royaume-Uni ou même les Iles Féroé en exemple. Sans effet…
Dernièrement, une autre sélection Européenne s’est vu refuser l’adhésion à la FIFA: le Kosovo. Là aussi les conditions sont réunies avec un championnat de bon niveau et des stades aux normes. Mais là, pas de vote du comité exécutif de l’UEFA. C’est la Fédération Internationale elle-même qui a tranchée. L’ONU ne reconnaît pas le Kosovo, alors la FIFA non plus! Le Kosovo a en effet été rejeté lors de son entrée à l’ONU à cause du droit de veto des Russes et des Chinois, alliés de la Serbie qui elle non plus ne reconnaît pas le Kosovo. Si toute l’Europe Occidentale et les Etats-Unis reconnaissent l’indépendance de l’état de l’ex-Yougoslavie, le droit de veto de leurs partenaires leur impose la décision. Le salut Kosovar passe donc par l’ONU qui a envoyé un émissaire sur place afin de régler le problème de l’indépendance ou non…
Restons en Europe du Sud pour étudier le problème de Chypre du Nord. Occupée par la Turquie qui lui a donnée un statut de pays indépendant, la Chypre du Nord n’est pas reconnue par l’ONU qui considère l’île Chypriote comme un seul et même état. En 1955, la décision de créer une fédération de Chypre du Nord a pour conséquence d’affaiblir le championnat Chypriote (de l’île entière) puisque les clubs du Nord rejoignent la fédération du Nord et les clubs du Sud restent dans le giron de la fédération de base. Seuls l’Anorthosis Famagouste et le Nea Salamina Famagouste font exception en restant dans la fédération de Chypre, alors que la ville de Famagouste est en Chypre du Nord. Mais les deux clubs vont s’exiler en Chypre du Sud tout en gardant leur nom d’origine.
Les Turcs poussent la fédération de Chypre du Nord à postuler à la FIFA, qui refuse la candidature. Le secrétaire général de l’époque, Helmut Käser, accepte tout de même que les sélections reconnues par la FIFA affrontent celle de Chypre du Nord. Aujourd’hui, malgré l’insistance des Nord-Chypriote, Sepp Blatter et la FIFA sont contre cette adhésion. Mais politiquement, les habitants commencent à pousser pour un état qui regrouperait les deux nations actuelles: Chypre et Chypre du Nord. Cela pourrait régler le souci de l’adhésion de Chypre du Nord…
Un état entre Europe et Amérique a un avenir plus serein. C’est le Groenland. Lors de leur première candidature à la FIFA, cette dernière a refusé pour plusieurs raisons: pas de terrain en synthétique ou en herbe et une autonomie seulement partielle vis-à-vis du Danemark. Mais depuis, la situation a évoluée. Récemment, un référendum a été organisé au Groenland. Les habitants devaient se prononcer pour ou contre une autonomie totale. Le «pour» l’a emporté. On parle même là-bas et au Danemark (malgré des réticents) d’une future indépendance. Quant au stade, il fut inauguré cet été pour la finale du championnat national. La FIFA n’attend plus que la candidature du Groenland mais celle-ci est en pleine préparation à cause d’un souci non réglé: CONCACAF ou UEFA? En effet, historiquement et géographiquement, le Groenland est Américain. Politiquement il est Européen. Lorsque ce détail sera réglé (il divise la fédération du Groenland en deux groupes de partisans), l’adhésion sera toute proche. Objectif 2018!
En Océanie, Kiribati s’était vu refuser après la seconde guerre mondiale une adhésion. En effet, l’indépendance n’était pas encore de mise. Depuis 1999, c’est le cas et toutes les conditions sont réunies pour une adhésion. Mais rien n’a encore été proposé…
En Afrique, le Sahara Occidental avait tenté sa chance. Territoire Marocain aujourd’hui (bien que le gouvernement n’est aucune prise sur le Sahara Occidental et que ces derniers possèdent gouvernement et armée), c’est selon l’ONU un état à décoloniser et ne le reconnaît donc pas comme indépendant. Une autonomie est proposée par l’état Marocain mais refusée par les Sahraouis qui insistent sur l’indépendance. Voyant que certains états comme Tahiti furent acceptés par la FIFA, la fédération locale a tentée sa chance. Le refus de la FIFA tient au fait que le Sahara Occidental n’est pas reconnu par l’ONU ni reconnu autonome par le pays auquel il appartient (en l’occurrence le Maroc).
Les causes sont donc souvent (voire toujours) politiques. Seul le Groenland et Kiribati aujourd’hui peuvent avoir un espoir d’adhésion. Pour les autres, il faudra soit régler une situation politique auprès de l’ONU ou au sein de son propre pays, soit abandonner totalement, ce que Catalogne et Galice ont déjà fait. Mais dans les années à venir, si les conflits venaient à s’arranger ce pourrait être cinq sélections nouvelles dans la FIFA (Groenland, Kiribati, Gibraltar, Sahara Occidental et Kosovo en considérant que Chypre du Nord et du Sud bâtissent une unique nation) parmi celles qui ont déjà postulée.
Sur le prochain article, il sera question des fédérations qui pensent à une adhésion à la FIFA et dont ce sera la première demande. On regardera si le dossier et crédible et s’il a une chance d’aboutir.
, 19/08/2011
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