Le Quai d’Orsay ne va cependant pas jusqu’à «déplorer» comme fait Rabat, lui, préfère communiquer ses souhaits. Des souhaits qui se font parfois si convaincants qu’il devient impossible de les voir s’égarer au détour d’un erg du coin.
Le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, exprimait tout haut jeudi dernier les espoirs et souhaits de la France sur la lutte antiterroriste dans les pays sahélo-sahariens. Des souhaits qui doivent faire tordre de rire les coéquipiers de Belmokhtar et surtout les juges maliens, après le raid superlibérateur de Kouchner dans la région. Apparemment, la France prend goût à s’entendre parler lorsqu’elle se sent délaissée, lorsqu’elle n’est pas conviée au couscous, ou qu’elle se sent hors du coup. Le Quai d’Orsay ne va cependant pas jusqu’à «déplorer» comme fait Rabat, lui, préfère communiquer ses souhaits. Des souhaits qui se font parfois si convaincants qu’il devient impossible de les voir s’égarer au détour d’un erg du coin. Ainsi, les résultats fructueux obtenus avec ATT lorsqu’il s’agissait de faire libérer un (007?) tricolore et passer la liberté aux détenus du camp ennemi.
La liberté ne fait-elle pas partie du célèbre triptyque français «liberté, égalité, fraternité»? Un slogan appliqué chez nous aux pieds-noirs avant de l’être aux juifs, une fois pondu le «verset» Crémieux. Sans jamais toucher la tribu des colonels Bendaoud Paris voudrait-il continuer ses B. A. et nous fabriquer cette fois une Union qui s’étalerait au-delà de la Méditerranée pour englober le Sahel et peut-être faire oublier ainsi le ratage retentissant essuyé avec l’UPM? Une Union qui voit certains de ses membres se distinguer dans les parties de black-listage, un nouveau jeu pour riches voyeuristes qui fait un tabac chez les décadents planétaires.
La lutte antiterroriste dans tout cela? Il n’est pas besoin d’être formé chez Bajolet pour se rendre vite compte que ses résultats les plus probants sont obtenus sous le beau soleil d’Algérie. Bien sûr, si l’on excepte le Maroc, pays où les attentats terroristes sont toujours éventés à temps par les Zorro qui arrivent à repérer des terroristes jusque dans les camps sahraouis (camps des réfugiés du Sahara Occidental, ndlr), c’est-à-dire là où les lieux leurs sont complètement interdits. Des lieux où vit un petit grand peuple chassé de sa terre par le Maroc et qui dit ne trouver aucune gloire à la France de lui livrer une guerre injuste et qui ne dit pas son nom. Comment prétendre secourir la région quand on y sème la zizanie?
Le Jeune Indépendant, 20/03/2010
Photo : Abdelkader Belliraj, injustement accusé de terroriste
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