Depuis 2004, le programme d’échanges de visite existe sur la base d’un plan d’action, accepté par les deux parties, qui stipule:
1- Seul le HCR a le droit de désigner les bénéficiaires du programme
2- Le HCR a la liberté de contact avec la population concernée
Ces deux principes ont été bafoués par le Maroc car c’est l’administration coloniale marocaine qui décide de qui doit voyager et ne permet que rarement au HCR de contacter les bénéficiaires dans les territoires occupés et seulement à la veille de leur départ. Ainsi, plusieurs personnes des camps ont été empêchées par le Maroc de visiter leurs familles.
Depuis mars dernier , le Polisario a demandé que les deux principes énnoncés ci-dessus soient respectés et les HCR a invité les deux parties à des discussions à Genève.
– La position sahroauie a toujours été de demander au HCR de leur dire sur quelle base nous devons les reprendre: sur la base du plan d’action de 2004? ou sur la base d’un nouvel accord qui reste à negocier?
Nous n’avons pas reçu de reponse de la part du HCR.
Il y a deux semaines le HCR nous a remis des listes de beneficiaires dans le but de faire le premier voyage le 17 septembre 2010. Nous avons répondu que nous voulons des clarifications sur deux points essentiels: le libre acces au HCR dans le territoire aux beneficiaires et le droit exclusif du HCR de déterminer ces mêmes bénéficiaires sans discrimination.
Mais sans nous donner de réponse, le HCR a poursuivi ses préparatifs pour le vol du 17 septembre.
Alors que la coutume veut que la liste definitive des bénéficiaires soit remise aux parties une semaine avant le vol le responsable du HCR n’a pas voulu nous la remettre et a travaillé dans le secret total profitant de la liberté dont jouissent les ONG et les organismes de l’ONU dans les camps de réfugiés.
Nous avons protesté contre ce manquement à la pratique établie qui veut que le manifeste des voyageurs nous soit remis à temps et avons demandé le report du voyage en attendant de recevoir une réponse a notre demande de clarification concernant les deux points essentiels contenus dans le programme de 2004.
Sans tenir compte de tout cela et malgré les appels personnels repetés au HCR du M. Emhamad Khadad, le coordinateur sahraoui avec la MINURSO, un avion de la MINURSO transportant des familles des territoires occupés a atterri, sans avertir aussi les autorités algériennes le vendredi 17 septembre vers 12h à l’aéroport de Tindouf.
Il s’agit d’un chantage ehonté et grottesque et d’une manoeuvre inacceptable au service de la partie marocaine. Les bénéficiaires ont été selectionnés au dernier moment et les autorités marocaines ont imposé au délégué du HCR le départ de l’avion malgré nos protestations la veille et depuis très tôt le vendredi.
Bien entendu nous n’avons pas voulu recevoir les voyageurs et l’avion, sans ouvrir ses portes, est reparti à son point de départ: Smara. C’est un fait accompli du Maroc avec la complicité du délégué du HCR que nous avons refusé.
Comme nous rejetons de la manière la plus ferme le communiqué du HCR dans lequel celui-ci prétend que les territoires occupés sont « sous administration marocaine » ce qui n’est pas conforme à la légalité internationale. Aucune résolution, aucun texte de l’ONU n’accorde au Maroc ce statut et Hans Corell, l’ancien conseiller juridique de l’ONU, a été plus que clair dans son avis juridique de 2002: le Sahara occidental est un territoire non-autonome et l’Espagne ne peut transférer à qui que soit la souveraineté ou l’administration de ce territoire. C’est dire que l’Espagne continue, malgré ses dérobades, la puissance administrante du territoire en vertu du chapitre XI de la charte.
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