Le 14 janvier 2010 le CCDH a publié sur son site des extraits de son rapport final de suivi des recommandations de l’IER. On apprend que le CCDH a une conception étrange de la vérité, de l’élucidation du sort des disparus. Il admet également que le concept de la justice transitionnelle tant loué et vendu n’est pas opérationnel dans le cas du Maroc. En effet, comment peut-il l’être dans un processus où il est maintenant certain qu’il n’a été conçu que pour une seule finalité du Marketing politique. L’absence de volonté politique et la consécration de l’impunité sont les obstacles majeurs sur le chemin d’un règlement juste et équitable du dossier des violations graves des droits humains au Maroc. Depuis la reconnaissance officielle par les autorités marocaines de violations graves des droits humains perpétrés par l’état à l’encontre de citoyens marocains, le pouvoir a toujours œuvré pour réduire le règlement de ce dossier à la simple question d’indemnisation. En effet, l’absence de volonté politique au plus haut sommet de l’état et l’obstination à garantir l’impunité aux criminels sont les principaux obstacles à l’application du standard mondial en la matière pour esquisser un règlement juste et équitable. Malgré une certaine résistance des familles et des victimes, le pouvoir a su conserver la maitrise de la totalité de processus : l’institution du CCDH, de la commission d’arbitrage, la refonte du CCDH[i], la création de l’IER [ii] et en fin le retour au CCDH. Il faut rajouter à ces artifices institutionnels une stratégie communicationnelle pour semer la confusion et absorber certains acteurs du processus en important le concept de la justice transitionnelle qui d’une part a été élaboré au USA afin de garantir une certaine transition démocratique dans des pays d’Amérique latine où les Etats Unis ont constitué un soutien indéfectibles aux dictateurs et qui d’autre part n’a pour but que celui de redéfinir les principe même de la vérité, de la justice et d’assurer l’impunité aux criminels. D’ailleurs, même dans ces états la question n’est pas totalement réglée. Or comme chacun sait, ce concept même avec ses insuffisances ne peut être appliqué au Maroc compte tenu des conditions politiques requises à son application et notamment celle de la transition démocratique. Les adeptes de ce concept pour l’importer ont pris une position politique qui consistait à décréter que le Maroc est entré dans une phase de transition démocratique. A moins de considérer que les citoyens marocains constituent une catégorie de sous humains pour les priver de l’exercice de leur souveraineté, l’élément essentiel constitutif de toute démocratie.
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