Les marocains sont fiers de leur pays (I)

 Au « plus beau pays du monde », le Maroc, les scandales et le ridicule ne tuent plus. Voici un exemple de quoi gonfler encore plus l’égo d’une population modulée par les moyens de propagande du Makhzen. Article publié par El Watan.
Quand un ministre marocain abuse de son pouvoir pour libérer son fils
Linformation est racontée par un éditorialiste très connu au Maroc pour son indépendance desprit. Rachid Nini, le directeur du quotidien Al Massae, première publication marocaine, nous dévoile ce qui sest passé la semaine dernière au soir en plein centre de Rabat.
Tout a commencé par un accrochage entre deux automobilistes, les deux conducteurs descendent alors devant le siège du Parlement pour régler leurs comptes. Cest à ce moment que lun des deux blesse lautre par un objet tranchant. Il savère que lun des conducteurs nest autre que le fils de Khalid Naciri, le ministre de Communication marocain. Le conducteur blessé, quant à lui, est un médecin. Les forces de police présents sur place ont menotté le fils du ministre au grillage du Parlement, raconte léditorialiste Nini.

« Lâchez mon fils, ou… »
Le fils annonce aux policiers lidentité de son père en attente de larrivée de la voiture de police qui ramènera les bagarreurs au poste. Mais cest la voiture du ministre Naciri qui débarque. Le ministre, raconte Rachid Nini, demande au policier denlever les menottes de son fils. Le policier refuse dautant plus que la victime du fils du ministre baigne dans son sang. « Lâchez mon fils ou je ferai ce quil faut », cria le ministre. Le policier obtempère et le ministre ramène son fils laissant la victime dans son sang et les passants bouche bée devant cet abus de pouvoir. Lun deux filme la scène et la met sur Youtube.
Depuis sa publication, la vidéo de la « fuite » du ministre et de son fils a fait le tour du web marocain. Si bien que le ministre était obligé de se justifier. Dans lédition du quotidien Akhbar El Yaoum de mardi dernier, Khalid Naciri dément que son fils ait fait usage dun objet tranchant, sans renier pour autant son intervention pour libérer son fils. Pour le ministre marocain, il sagit dun simple accrochage et les gens « veulent en faire lévénement du siècle », ajoutant :« Je ne fais pas attention à ce genre de choses, je suis un ministre en charge dimportantes affaires dEtat et je nai pas donc le temps à réserver à ce genre de futilités. » Aussitôt, la polémique sinstalle, notamment via Internet, un groupe est constitué sur Facebook.
Ce groupe demande la démission immédiate du ministre marocain de la Communication après le scandale créé par son fils « qui agresse les gens du peuple à larme blanche et au gaz lacrymogène. Cest vrai que ces gens-là nont pas dargent ni de pouvoir mais ils ont des droits envers leurs dirigeants ». Ce groupe appelle « tout Marocain fier de son pays, de sa nationalité, de sa culture et de son histoire à clamer haut et fort quil en a marre davoir des dirigeants voyous et exige la démission immédiate du ministre actuel de la Communication comme tout ministre respectable aurait dû faire ». Ironie du sort, Khalid Naciri, le ministre marocain de Communication, est particulièrement connu pour ses interventions dans les médias étrangers pour justifier la censure et lemprisonnement des journalistes « pour non-respect de la loi ».
Par Ahmed Tazir 
El Watan, 28 mai 2010

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