L’accaparement de terres dénoncé à Dakar

Le Forum social s’est ouvert pour une semaine dans la capitale sénégalaise. Ce rendez-vous annuel des altermondialistes a débattu de la terre en Afrique. 
 
Le Forum social mondial (FSM), rendez-vous annuel des altermondialistes, a consacré lundi à Dakar toute une journée de débats au continent africain, y dénonçant en particulier « l’accaparement des terres » par des groupes étrangers et les « mécanismes du néocolonialisme ».
 
« Ne touche pas à ma terre. C’est ma vie! »: sous ce titre, les ONG Enda et Oxfam ont dénoncé « l’accaparement des terres par des groupes étrangers, européens, asiatiques » mais aussi par « des Africains nantis ». Au nom d’Oxfam, le Sénégalais Lamine Ndiaye a rappelé que« selon un rapport de la Banque mondiale, entre août 2008 et octobre 2009, 42 millions d’hectares avaient été acquis dans les pays du sud ». 
 
Le Français Bernard Pineau, du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), a insisté sur l’idée que ces achats de terre étaient le fait « non seulement des multinationales, telle la compagnie sud-coréenne Daewoo à Madagascar, mais aussi des Etats dont l’Arabie saoudite« , « au détriment des petits agriculteurs » . Au FSM, qui se tient jusqu’à vendredi, « nous réaffirmons que la priorité, c’est de renforcer l’agriculture familiale en Afrique, seul moyen d’assurer la sécurité alimentaire « , a-t-il dit. 

À titre d’exemple, M. Pineau a cité l’action concrète de syndicalistes agricoles en Guinée, qui ont pu « imposer le relèvement des droits de douanes pour la pomme de terre importée des Pays-Bas, et valoriser ainsi la pomme de terre locale, la belle de Guinée »

Après que le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui s’est présenté comme un « partisan de l’économie de marché et non de l’économie d’Etat qui a fait faillite partout ou presque dans le monde« , l’ex-président brésilien Lula a affirmé qu’en dix ans, les « dogmes » libéraux avaient fait « faillite ». « En Amérique du Sud, mais surtout dans les rues de Tunis et du Caire et de tant d’autres villes africaines, renaît l’espoir d’un monde nouveau », a-t-il dit. « Des millions de personnes sont en mouvement contre la pauvreté à laquelle elles sont soumises, contre la domination des tyrans, contre la soumission de leur pays à la politique des grandes puissances », a-t-il assuré. Il a appelé l’Afrique à prendre conscience qu’elle pouvait bâtir son « indépendance en matière de production d’aliments ». « Ceux qui, avec arrogance, donnaient des leçons sur la façon dont nous devions gérer notre économie n’ont pas été capables d’éviter la crise qui a atteint leur propre pays et l’ensemble de l’humanité ».
 
De son côté, le Belge Pierre Galand, président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (peuple du Sahara Occidental occupé par le Maroc depuis 1975, ndds), a dénoncé la perturbation par la violence d’une marche et d’un atelier de réflexion sur la question sahraouie. Les perturbateurs sont « des activistes marocains » « proches du gouvernement » de Rabat. (Avec AFP) 
Source : La libre.be, 08/02/2011 

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