Au moment où Sarkozy use de son veto sur la question des droits de lhomme : Les élus français ont tout vu

De notre envoyé spécial à Dakhla Larbi Chaabouni.
Le pèlerinage des élus et des conseillers municipaux et régionaux, représentant les 3 forces influentes (Parti socialiste, Parti communiste et UMP) du paysage politique de lîle de France, Rhône Alpes (Grenoble, Lyon&), Paca (Provence Côte dAzur, Lorraine (Metz, Nancy) et la Loire (Tours), conforte les passerelles de la solidarité naissante puisée, par delà lembargo médiatico-politique et les tentatives de dénaturation de la question sahraouie, dans ce regard neuf de la réalité et du fait national intangible et inaliénable.
Pour la troisième fois, les élus de la France de la diversité et de la pluralité ont tout vu. Elizabeth vit à Dakhla depuis 10 ans. Dans un témoignage fort émouvant, elle a manifesté le respect dû au peuple sahraoui pour son esprit de tolérance, son intelligence et sa dignité. «Cest un peuple debout qui captive et intéresse.» La grogne dElizabeth est sans limite. Contre le black-out systématique des médias et lattitude de la « France qui ne sait pas » négatrice des valeurs fondatrices de liberté et des droits de lhomme. La « leçon de démocratie dun peuple arabe », en lutte pour ses droits légitimes dautodétermination, interpelle les bonnes consciences. Tout au moins, un éveil de conscience.
Le ton est donné. Cette messe populaire, dune sincérité frappante a libéré un débat fructueux des élus de la France plurielle initiant une motion, proposée par la maire adjointe de Vitrolles aux 36.000 collectivités et adressée au président Sarkozy sollicité désormais en audience urgente. Au nom de la région parisienne, lun des élus a annoncé la tenue dun festival des droits humains et des cultures du monde à lissue duquel deux journées seront consacrées à la cause sahraouie.
Dautres initiatives ont fait le tour de la grande kheïma : une fête de la fraternité organisée par la maire adjointe dEvreux, ou linvitation de lUnion des femmes sahraouies et des familles de disparus à Marseille (17au 22 mai). La mobilisation bat son plein pour briser le mur du silence, dénoncé par lun des fils des disparus et membre de léxécutif de lAsudh, Mayara Mohamed, sexprimant au nom des10 membres de la délégation. Il revendique la nécessité de pression citoyenne qui accompagne la résistance pacifique des territoires sahraouis occupés en intifadha, depuis 1999, jamais interrompue, et légitimée par la barbarie de la «machine folle » de la répression des forces armées doccupation, des services de sécurité et des milices du colonat lancé aux trousses des militants sahraouis des droits de lhomme et de la population locale désarmée.
Assurément, le nouveau regard de la France plurielle a signé le pacte démocratique. A linitiative du président de lAPC dAlger-centre, Zitouni, il a été décidé dadresser au secrétaire général de lONU et aux membres du conseil de sécurité une lettre commune, signée avec les élus présents, pour demander à la communauté internationale dagir pour la mise en Suvre des résolutions pertinentes des Nations unies consacrant le droit à lautodétermination et la tenue dun référendum libre réglier et transparent, la mise en place dun mécanisme dobservation et de protection des droits de lhomme dans les territoires occupés et, enfin, plus de pression pour mettre fin à lintransigeance marocaine et au blocage du processus de négociations. Une nouvelle dynamique rédemptrice restaure la France des droits de lhomme et de la liberté en son socle républicain et les traditions démocratiques. Dans son intervention, le Premier ministre Taleb Omar a souligné cette contribution majeure à la paix, à la démocratie et à la tolérance humaine.
Dans le royaume des non-droits, marqués au fer par le mur de la honte et les violations systématiques des droits humains les plus élémentaires, le combat de la Ghandi sahraouie, Aminatou Haïder, et des 28 grévistes de la faim, arbitrairement arrêtés et séquestrés dans la dizaine de prisons marocaines inquiète dautant que lindifférence et la complaisance avérée nont pas manqué de mettre en valeur les formes de duplicité et la vision à double standard des droits de lhomme.
Ce qui est valable pour Aminatou, nécessitant lintervention prompte de Sarkozy et dObama, nest-il donc plus valable pour les cas des prisonniers politiques sahraouis ? sinteroge-t-on. Lors de la dernière session du conseil de sécurité, seul le veto français a sauvé loccupant de la débâcle et des mesures contraignantes en matière de mécanismes de surveillance des droits de lhomme sahraouis exigés de longue date par le Front Polisario.
La question des droits de lhomme est légitiment posée. Elle est au cSur de la bataille du respect de la légalité internationale et de lexercice du droit inaliénable à lautodétermination.
HORIZONS

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