Gianni Agnelli ou Santiago Bernabéu auraient bien aimé revendiquer pour la Juventus et le Madrid l’immunité et l’impunité du FAR. Toutes les deux sont si grandes que le règlement et les normes fédératives changaient et sont changées selon la convenance de l’équipe divine.
Mémorable et démonstrative est devenu la première saison. Le FAR l’avait terminée à la tête grâce à la corruption arbitrale et la peur de Hassan II, mais sa différence de buts lui empêchait de gagner le titre dans les urnes du palais parce que le résultat des deux autres rivaux était meilleur.
On a improvisé alors la solution d’un tournoi triangulaire et l’on a compris que la distraction du roi ne pouvait pas être obstruée. C’est le motif pour lequel le FAR persévérait dans ses prérogatives zénithales et l’on a permis d’intimider le système même du football.
Son budget n’a jamais fait du souci ni les honoraires des joueurs étaient connus. Oui il était évident que les garçons de Hassan II se déplaçaient dans des avions militaires au moment où le reste des équipes avaient besoin de parcourir le pays à bord de modestes autobus.
Pour ne pas parler des pressions que sa majesté exerçait personnellement. Des pressions bien connues part Abdelkhalek Louzani, sélectionneur du Maroc en 1993 et victime de l’irascibilité du roi parce que l’entraîneur avait exclu de la convocation certains de ses joueurs.
Le motif s’appuyait sur la belligérance / arrogance des garçons, tellement que Hassan II a rappelé à Louzani qu’il fallait pas pas mettre en question la discipline d’un soldat marocain. Et encore moins s’il militait parmi les illuminés le FAR et si papa disait que l’enfant devait jouer le dimanche.
Vingt ans ou presque après l’anecdote, la Fédération marocaine de football entreprend la tâche de professionalliser le championnat. Il ne va pas s’avérer simple de transformer l’équipe de l’armée en une équipe conventionnelle ni la soumettre aux normes de la transparence, mais le FAR est moins FAR depuis que Hassan II est mort, et son actuel président, avec des galons de général, a déduit de ses homologues européens que relativiser le despotisme ne s’avère pas nécessaire.
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