Par Sergi Riera
Nous avons reçu, le 28 mars dernier, dans les studios centraux de la RASD TV, le deuxième groupe d’activistes sahraouis en un peu moins de deux mois provenant des territoires occupés en visite aux camps de réfugiés. Les activistes ont été reçus par le directeur de la télévision, Mohamed Salem, et par toute l’équipe de professionnels qui constitue le personnel, et ont pu voir différents espaces (des plateaux de studio, des salles d’édition, la rédaction, etc.), ainsi que la réalisation d’un journal en direct. La visite a été rapide mais dans cette ambiance, l’on pouvait voir le respect et l’admiration de tous les présents envers ces gens qui ont sacrifié leur vie pour la cause sahraouie.
Moi, personellement j’ai été très touché par l’intégrité et la conviction de ces activistes qui, même sachant que, après leur retour aux territoires occupés, ils risquent la tortures et l’emprisonnement de nouveau par le Maroc, ils poursuivent leur combat jour par jour. Plusieurs parmi eux n’ont pas choisi cette voie, ils s’y sont trouvés sans le vouloir, et maintenant tout ce qu’ils ont dans la tête c’est continuer de lutter pour l’autodétermination du Sahara Occidental. Pendant que j’écris ce post je sens des frissons quand je me rappele de leurs histoires personnelles :
Mohamed Dadash est le cas le plus impressionnant de tous. Mohamed a été arrêté, torturé et emprisonné en 1976. Il a été déclaré disparu jusqu’à sa mise en liberté en 2001 grâce aux organisations de défense des droits humains. Il a passé 25 ans en prison et il est devenu, après Nelson Mandela, le doyen des prisonniers politiques. Le cas de Negad Ajneibila aussi est incroyable; Immigrante en France, elle s’est rendue aux territoires occupés par le Maroc pour visiter sa famille, elle a été séquestrée avec son mari et enfermée dans plusieurs prisons secrètes pendant 9 ans jusqu’à sa mise en liberté. Son mari est mort dans la prison. Il y a aussi aussi, Sultana Jaya, une des activistes les plus connues qui a perdu un oeil à cause de la torture des forces marocaines.
Ce qui m’a frappé le plus c’est cette attitude d’indifférence devant la peur de la souffrance. J’imagine que c’est un peu comme l’indifférence à la perte de celui qui a déjà tout perdu.
Una experiencia saharaui , 02/04/2010
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