La toile a vu fleurir une multitude de sites Internet défendant les thèses de Rabat et s’attaquant au Front Polisario. Des sites élaborés, au graphisme moderne et au contenu enrichi de documents exclusifs, de photographies de qualité et d’informations élaborées pour déformer la réalité du conflit du Sahara Occidental. Des mystérieux collectifs de citoyens, des think tanks, des instituts d’études stratégiques ne manquent pas dans le cocktail de cette nouvelle offensive cybernétique marocaine.
Certains articles et arguments rappellent un article apparu dans les pages du New York Times le 3 mars 2007, signé par Frederick Vreeland, un véritable écrivaillon pro-marocain. Le plus amusant, c’est que les éditeurs du célèbre journal avait inséré, au-dessous de l’article, la note suivante :
« Note des éditeurs : Un article d’opinion sur l’offre marocaine d’autonomie pour le Sahara Occidental, aurait dû dévoiler plus de détails sur l’identité de l’auteur, M. Vreeland, un ancien ambassadeur au Maroc et, aussi, le PDG d’une société de panneaux solaires qui détient des contrats avec le gouvernement marocain ».
Il convient de se demander si toute personne qui défend les thèses marocaines n’a pas les mains dans le pot de miel marocain. Une recherche rapide sur Google dévoile la société de Vreeland NoorWeb et sa relation avec le Maroc. Les éditeurs du NYT auraient dû ajouter qu’il était aussi membre du lobby marocain à Washington et qu’il sera généreusement récompensé par les autorités de Rabat pour la publication de cet article.
Personne n’est surpris si le Maroc n’arrive pas à trouver une personne honnête pour défendre ses intérêts. Mais, parfois, il arrive que des disgrâces tombent sur ces personnes qui ont vendu leur âme au diable. C’est le cas, à titre d’exemple, d’Edelman, une société de relations publiques engagée par le gouvernement marocain pour recruter des personnes pour le Centre Politique Maroco-Amméricain (Moroccan American Center for Policy), un lobbying fondé par feu Hassan II.
Cette société a été dénoncée par plusieurs personnalités américaines et ses actions en bourse ont connu une chute spectaculaire.
Le Suisse Johannes Manz, représentant spécial des Nations Unies au Sahara, a démissionné le 20 décembre 1991 pour exprimer sa désapprobation de la démarche partisane de Perez de Cuellar. De même, son compatriote Jean-Luc Held, membre de la Minurso, a dénoncé en mai 1994, les violations marocaines au Sahara et une certaine partialité du secrétaire général de l’ONU, Bouthrous Ghali.
Javier Perez de Cuellar fut récompensée par Rabat d’une fonction honorifique (avec rémunération adéquate) auprès de l’Omnium Nord Africain, le holding de la famille royale marocaine. Bouthrous Ghali trouva sa récompense chez le gouvernement français avec le poste de secrétaire général de la Francophonie.
Ce ne sont là que quelques illustrations que le Maroc n’a jamais prévu de gagner la bataille du Sahara par les méthodes légales, mais par la tricherie, la manipulation, la corruption et les pot-de-vin. Des pratiques courantes du Makhzen à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc.
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