N’autre vision : Madrid se distingue de Paris

M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
La question du Sahara occidental devrait être examinée demain jeudi au Conseil de sécurité qui devrait approuver la proposition de M. Ban Ki-moon de proroger d’une année le mandat de la MINURSO au Sahara occidental. Une prorogation qui arrange les seules affaires de Rabat, mais à laquelle personne ne devrait s’opposer. Sauf que la tendance qui se fait lourde aujourd’hui dans le souk des nations veut que la MINURSO puisse, à l’instar des autres forces onusiennes de par le monde, mériter son salaire. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent en effet pour réclamer un élargissement des prérogatives de la Mission de façon à lui permettre d’assurer la protection des populations civiles dans les territoires occupés et de mettre ainsi fin à la cruauté répressive de l’occupant marocain. Petit à petit, tout le monde finit par se rallier à l’idée. Sauf Paris, la capitale ambiguë qui défend jusqu’à l’ingérence les droits de l’homme en Iran mais protège, à coups de veto, leur violation au Sahara occidental où la France officielle se plaît à faire l’avocat du diable et se place une autre fois du mauvais côté. L’attitude de Paris concernant le Sahara occidental est une « honte pour l’Europe », jugeait d’ailleurs la parlementaire autrichienne, du Parti socialiste, Mme Petra Bayer, dans son communiqué de jeudi dernier. « Nos positions se basent toujours sur la défense des droits de l’homme », soulignait hier la première vice-présidente espagnole Mme Maria Theresa Fernandez De La Vega. Dans une déclaration à la presse à l’issue de son entretien avec Ban Ki-moon à New York, elle confirma d’ailleurs que son pays appuyait l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme. Un sujet que M. Ban Ki-moon avait, contrairement à M. Christopher Ross, son envoyé personnel, choisi d’omettre dans son rapport avant de se ressaisir pour dire ses inquiétudes sur les brutalités contre les civils sahraouis. Mis à part les tortionnaires marocains et leurs protecteurs français, tout le monde semble aujourd’hui d’accord sur la nécessaire protection des populations sous occupation. Paris trouvera-t-il cette fois encore de la gloire à défendre l’indéfendable ?

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