En visant le café Argana, qui se trouve sur la place Jamaa El Fna, un lieu très fréquenté par des touristes de différentes nationalités, les terroristes n’ont pas seulement visé des étrangers (des 14 premières victimes mortelles, 11 sont étrangères et encore c’est un bilan provisoire), ils visaient assurément le centre névralgique du tourisme marocain.
Jamaa El Fna est sûrement le lieu touristique marocain le plus connu à l’extérieur, le plus symbolique aussi. Frapper Jamaa El Fna, c’est frapper le tourisme marocain en entier.
C’est donc un message. A faute de mettre à bas l’autocratie alaouite, les terroristes ont frappé là où ça peut faire très mal. Le Maroc touristique souffrait déjà des soubresauts des révolutions arabes. Les touristes ne faisant pas la différence entre l’Egypte et la Tunisie du reste des pays arabes. Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui doutaient encore vont choisir d’autres destinations, loin de nos convulsions internes.
En commettant cet attentat, aujourd’hui et maintenant, alors que le régime est acculé et obligé de lâcher du lest, les terroristes, auteurs intellectuels ou matériels, se sont montrés les alliés stratégiques de l’autocratie qui nous gouverne. Maintenant, le régime aura toute latitude pour refuser ou atténuer, au nom de la sempiternelle lutte contre le terrorisme, les ouvertures qu’il avait promises. Grâce à cet acte criminel, l’autocratie alaouite va gagner du temps. Un temps pour nous garder muselés.
Ali Lmrabet
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