Ahmedou Ould Souilem : Ambassadeur ou propagandiste ?

Bien au contraire, tout laisse supposer que le département de Moratinos serait ennuyé qu’on lui choisisse comme interlocuteur un personnage si encombrant, à un moment où Madrid préside aux destinées de l’UE
Par M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Maroc compte coûte que coûte forcer la main à Madrid et lui imposer un transfuge du Polisario, Ahmed Ould Souilem, comme l’ambassadeur du royaume alaouite en Espagne. Une grossière manœuvre destinée à peser sur l’examen, à la fin d’avril, de la question du Sahara occidental au Conseil de sécurité. L’un des objectifs vise à faire croire que l’idée d’autonomie a encore des chances de trouver son chemin chez la classe dirigeante du Polisario, que ses fans se multiplient dans le camp sahraoui qui, désormais, inclinerait dans sa majorité pour les thèses marocaines. Mais, comme dit le proverbe, «on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace». 
L’Espagne, qui s’était retrouvée à la fin de l’année dernière dans une mauvaise posture pour s’être laissée entraîner par le Maroc dans sa déconfiture face à Aminatou Haider, ne montre donc aucun enthousiasme à agréer le dernier Judas en titre sahraoui. Bien au contraire, tout laisse supposer que le département de Moratinos serait ennuyé qu’on lui choisisse comme interlocuteur un personnage si encombrant, à un moment où Madrid préside aux destinées de l’UE. Un personnage qui va s’efforcer de tenir un rôle tout à fait contraire à celui tenu avant qu’il ne retourne sa veste et dont le principal souci sera donc de placer l’autonomie, idée véhiculée par le royaume comme le seul produit consommable sur le marché. A prendre ou à laisser puisque, en face, il n’y a plus rien que le jeûne, la solution référendaire, pourtant réputée démocratique, ayant été définitivement écartée par le commandeur des croyants. 
Le journal madrilène El Pais fait état des craintes espagnoles de voir Ould Souilem, un dlimi, axer ses efforts sur «la marocanité du Sahara» et délaisser les dossiers autrement intéressants pour Madrid et qui concernent les relations bilatérales.
El Pais qui a fait état de l’affaire durant le dernier week-end européen n’avait pas confirmé un accord espagnol à l’agrément du transfuge. Laisser sans réponse une demande introduite il y a plus de deux mois démontre que Madrid est consciente de la perfidie de son vis-à-vis, mais cela ne veut surtout pas dire qu’elle aura assez de fermeté pour lui réserver le sort que Mohammed VI réserva à la solution référendaire.

Le Jeune Indépendant

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