Commémoration à Bruxelles du déclenchement de la lutte armé contre l’Espagne

Bruxelles, 21/05/2010 (SPS) Les amis du Sahara occidental en Belgique se sont retrouvés jeudi soir à Bruxelles pour fêter avec les Sahraouis le 37ème anniversaire de la création de Front Polisario, et du déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme espagnol.
Organisée par la Représentation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) et le Comité Belge de Soutien au Peuple Sahraoui, la cérémonie, qui s’est déroulée dans une atmosphère empreinte de convivialité, a regroupé notamment les amis des Sahraouis européens, algériens et des marocains, ainsi que plusieurs organisations internationales des droits de l’homme membres du Comité.

La cérémonie a été mise à profit par Mohamed Sidati, ministre délégué sahraoui pour l’Europe, et Pierre Galand, Président du Comité, pour rappeler le difficile combat de ce peuple « valeureux » qui lutte pour son droit à l’autodétermination, dans un contexte marquée par un manquement flagrant de la communauté internationale.

Pierre Galand a saisi cette occasion pour qualifier de « grave » le fait que la communauté internationale, qui a promis depuis 20 ans d’accorder par des moyens pacifiques ces droits à ce peuple, n’ait pas respecté ses engagements.

« Le peuple sahraoui n’est toujours pas récompensé, et n’a toujours pas eu la reconnaissance internationale à laquelle il a droit, et que personne ne conteste », a-t-il déclaré à l’APS, rappelant qu’il n’y a pas un seul représentant de l’ONU qui conteste ce droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Ceci s’explique, selon lui, par le fait qu' »aujourd’hui, il y a une espèce de lâcheté collective qui fait qu’il suffit qu’un pays, comme la France et l’Espagne, qui soit un peu plus forts que les autres pour que tout le monde se tait ».

« Aujourd’hui, nous disons non, par ce que pour nous la lutte du peuple sahraoui elle est non seulement exemplaire, mais également essentielle pour qu’on puisse continuer à respecter le droit international et assurer la coexistence des peuples dans le monde », a poursuivi M. Galand, qui est également président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco).

S’agissant des actions futures en faveur de cette cause, il annoncera tout d’abord la réunion prochaine avec la Task force de l’Eucoco, pour notamment préparer la 36ème conférence de soutien au peuple sahraoui qui aura lieu la fin du mois d’octobre en France, et l’accueil de nombreux enfants sahraouis des camps dans des pays européens.

« Il y a également tout un travail que nous entendons faire en direction des institutions européennes qui aujourd’hui ont pris de manière audacieuse des accords privilégiés avec le Maroc, un pays où on viole les droits de l’homme dans les territoires occupés et même les territoires marocains », a confié Galand à l’APS.

Qualifiant de « scandaleux » cet accord qui a été signé à Grenade, il déplorera les négociations que mènent les deux parties au sujet de l’accord de pêche UE-Maroc, tout en annonçant que l’Eucoco veillera pour qu’on aille pas piller les ressources naturelles du peuple sahraoui sur le long de leurs côtes au Sahara occidental.

« C’est une responsabilité, il faut que les parlementaires se mobilisent à ce sujet, et nous allons interpeller la Commission et le Parlement », s’est-il engagé.

De son côté, M. Sidati a souligné que « cette commémoration intervient dans un contexte particulièrement cruciale ou les espoirs des sahraouis, qui ont beaucoup cru dans la voie pacifique de la résolution du conflit, et surtout dans l’engagement de la communauté internationale à parvenir à cette solution pacifique et mettre en oeuvre ses résolutions concernant l’autodétermination du peuple sahraoui par un référendum libre et démocratique, ont été dépités ».

Il estime que les Nations-Unies et la communauté internationale « ne font pas suffisamment ce qu’il faut pour qu’il en soit ainsi », et partant de cela, les sahraouis « sont à des moments d’interrogation, à des moments ou ils se demandent si et quand la communauté internationale, le monde se mobilisera pour leur permettre de parachever pacifiquement l’indépendance et la souveraineté du Sahara occidental ».

Les Sahraouis, poursuit-il, se posent des questions dans ce sens qu’aujourd’hui, ceux parmi eux qui vivent dans les territoires illégalement occupés par le Maroc, sont victimes d’une répression implacable et sans précédent.

« Cette dimension des droits de l’homme, qui est en train de prendre chaque jour plus d’importance dans ce conflit tragique, interpelle l’Europe et la communauté internationale qui doivent cesser leur double langage et la politique à double standard et permette enfin au peuple sahraoui de pouvoir concrétiser ses droits », estime le responsable sahraoui.

Il s’agit, soutient-il, « de la dernière colonie en Afrique, et donc d’un problème de décolonisation contrarié, et partant donc de cela, il est temps, encore une fois, que la communauté internationale se mobilise et assume ses responsabilités, et que l’on cesse d’avoir un comportement complaisant vis à vis d’une occupation illégale anachronique et inadmissible par les temps qui courent ». (SPS)

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