Madrid, 13/04/2010 (SPS) La militante sahraouie des droits de l’homme Aminetou Haidar a affirmé que l’occupation marocaine du Sahara occidental vise à « exterminer le peuple sahraoui » et réitéré la nécessité pour l’ONU de créer un mécanisme pour « surveiller et contrôler la défense des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ».
« L’invasion illégale en 1975 et l’occupation marocaine du Sahara occidental ne visait rien d’autre qu’à exterminer le peuple sahraoui », a souligné Aminetou Haidar qui s’exprimait lors d’une conférence organisée par la Plateforme universitaire de soutien au peuple sahraoui (PUAS), dans le cadre de ses activités en faveur de la cause sahraouie.
« Depuis le début de cette invasion, le Maroc a bombardé avec du napalm et du phosphore blanc la population sahraouie, empoisonné les points d’eau, massacré des enfants et des personnes âgées, et a enterré dans des fosses communes des personnes vivantes », a –t-elle expliqué.
Tout en dénonçant les multiples violations des droits de l’homme commis le gouvernement marocain dans les territoires occupés, dont elle a été elle même victime dans les geôles marocaines, la militante sahraouie a réaffirmé l’urgence et la nécessité de créer un mécanisme se surveillance et de protection de ces droits dans ces territoires.
Aminetou Haidar a mis en garde, par ailleurs, de la « nouvelle stratégie du Maroc d’armer ses colons pour agresser la population sahraouie, ce qui pourrait provoquer des affrontements, voire un massacre comme cela s’est passé au Timor oriental ». « Notre seul délit est de revendiquer le droit à l’existence en tant que peuple sahraoui », a affirmé Aminetou Haidar qui n’a pas écarté « la possibilité d’être assassinée » à son retour, dans deux semaines, à El Aaiun occupée.
Pour sa part, son avocate Ines Miranda a fait à cette occasion, une rétrospective du conflit sahraoui en soulignant que l’occupation du Sahara occidental par le Maroc « s’est faite avec beaucoup de sang et de douleur, obligeant un peuple à fuir ».
Dans ce sens, elle a rappelé que le Maroc est une « puissance occupante contraire au droit international, qui pille les ressources naturelles d’un territoire non-autonome comme le Sahara occidental ».
Elle a également dénoncé les « procès iniques » intentés aux prisonniers politiques sahraouis, qui se déroulent à la suite de « détentions arbitraires, de tortures et d’interrogatoires en l’absence d’avocats ».
L’avocate a estimé, d’autre part, que le gouvernement espagnol « n’a pas été à la hauteur des réponses qu’attendait de lui la société civile » et « devrait se positionner en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui comme l’avait fait le Portugal avec son ancienne colonie, le Timor oriental dans une situation très similaire ». (SPS)
Soyez le premier à commenter