Une ONG a dénoncé, jeudi, la politique » discriminatoire » du Maroc vis-à-vis des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, évoquant des » violences et violations des droits de l’Homme » à l’égard de ces populations en détresse.
Entre juillet et septembre, pour la seule région de Tanger (nord), » le nombre de personnes victimes de déplacements forcés est estimé a minima à 7.720 personnes « , dont 174 femmes et 147 mineurs, selon le dernier décompte du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem).
Selon une des représentantes de l’ONG lors d’une conférence de presse à Rabat, Camille Denis, tous les témoignages parlent de violences et de traitement inhumains. » Les personnes ciblées sont toutes non-marocaines et toutes noires, sans distinction de leur situation administrative (…), c’est une politique raciste qui est mise en oeuvre et qui interroge toute la politique migratoire » du royaume « , a-telle souligné. Le Gadem a dénoncé aussi la situation extrêmement préoccupante de migrants originaires d’Afrique subsaharienne retenus dans des commissariats à Tanger, affirmant qu’il y a actuellement 142 personnes dans cette situation, depuis plus d’un mois pour certaines. Selon le Gadem, au moins 89 personnes de différentes nationalités, dont six mineurs, ont été renvoyées dans leurs pays d’origine, après avoir été détenues à Tanger. »
Ces expulsions se font hors cadre juridique, sans respect des procédures « , a dénoncé l’ONG. Ce n’est pas la première fois que des ONG critiquent la politique marocaine à l’égard des migrants subsahariens. Le 4 octobre dernier, l’ONG d’aide aux migrants Caminando Fronteras avait accusé le Maroc d’avoir laissé volontairement des migrants à bord d’une embarcation se noyer au large du Maroc, dénonçant « la passivité et l’inaction de Rabat pour sauver ces personnes. Mercredi, la Marine royale marocaine a ouvert le feu sur le bateau qui transportait 58 personnes. Selon une source militaire à Rabat, un homme a été blessé, au large de Larache au Maroc, lors d’une opération d’interception d’une embarcation transportant des migrants marocains.
La même source a précisé, à cet effet, que l’embarcation à moteur qui transportait les 58 migrants dissimulés sous une bâche a effectué une manœuvre hostile ce qui a poussé le bateau garde-côte à tirer sur ordre de son commandant. » Ils sont 43.000 à avoir voulu rejoindre l’Espagne depuis début 2018 Le migrant, blessé à l’épaule par balle lors de cette opération, a été transféré à l’hôpital de Tanger (nord), explique la même source.
La Marine royale marocaine avait même ouvert le feu le 25 septembre dernier sur une embarcation de migrants en Méditerranée faisant un mort, une étudiante marocaine de 22 ans et trois blessés, dont un dans un état critique. Cette affaire avait suscité émoi et une large indignation au sein de la société marocaine.
Agences/Rédaction
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