Aucun pays n’a reconnu jusqu’ici une souveraineté marocaine sur, ne serait-ce qu’un pouce du territoire du Sahara occidental.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le roi Mohammed VI a repris avant-hier à son compte l’argument de l’histoire, tout comme fait Israël en Palestine, pour justifier son occupation du Sahara occidental, territoire envahi militairement par les forces armées royales en 1975. Comme chacun sait, les «frontières historiques» découlent d’une revendication d’expansionnistes que son père feu Hassan II avait brandie, lui aussi, avant d’accepter l’arbitrage d’un référendum d’autodétermination tel que prôné par le plan de paix afro-onusien. De quelles frontières historiques parle le roi, alors que le monde a connu d’immenses bouleversements au point que, géographiquement, l’Afrique postcoloniale ne ressemble en rien à celle qui subissait les « bienfaits » des gens que l’ingratitude indigène refoula chez eux au Nord ? Une direction que le Maroc finira lui aussi par prendre, un jour. Même si d’ici là il continuera à tromper son monde et à faire croire que c’est l’Algérie qui constitue le problème au Sahara occidental et que c’est Alger qui a jeté un sort aux nations pour faire en sorte qu’elles ne reconnaissent au Maroc aucune souveraineté sur la Seguia El-Hamra wa Wadi Eddhahab. Car, effectivement, aucun pays n’a reconnu jusqu’ici une souveraineté marocaine sur, ne serait-ce qu’un pouce du territoire du Sahara occidental. Exactement comme le prophétisait James Baker, l’ancien secrétaire d’Etat américain, qui fut, aux dires de Rabat, acculé à se dessaisir du dossier sahraoui par « la ténacité de la diplomatie marocaine ». A contrario, quelque 80 pays ont reconnu la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA). Le roi peut donc raconter ce qu’il veut, il n’y a qu’un seul tracé frontalier marocain que le monde, y compris l’Algérie, reconnaît jusqu’ici au Maroc. Et personne aux Nations unies n’a pu jusqu’ici écarter l’exigence sur la consultation référendaire. Même la France, puissance qui, dans son alignement sur le royaume, va jusqu’à le couvrir dans sa violation des droits humains au Sahara occidental. Sûrement pas gratuitement, à bien discerner les échos de Marrakech. Au fait, l’histoire ça se conte avant ou après le « Grand Maroc » ?
Le Jeune Indépendant, 1/8/2010
Le Jeune Indépendant, 1/8/2010
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