Des centaines – plus de 500 selon les organisateurs – de cadres sahraouis ont envahi, ces derniers jours, les structures de l’université M’Hamed- Bougara de Boumerdès. Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique — RASD — organise à leur intention du 3 au 28 août une université d’été.
Cette rencontre dédiée à feu Mahfoud Ali Beidha, ancien président du Parlement de cette République, décédé récemment, est placée d’après les organisateurs, sous le signe de la solidarité, résistance et formation. Elle concerne des cadres civils et militaires des camps de réfugiés. Une vingtaine de personnes du territoire sahraoui occupé par le Marocsont attendues à Boumerdès dans les prochaines 48 heures. Hier vers la mi-journée, les organisateurs de ce conclave ne pouvaient dire si les autorités marocaines les empêchaient de rejoindre la ville de l’ex-Rocher noir. Le ministre de la Justice et des Affaires religieuses de la RASD, Hamed Salma, ne cache pas que cette rencontre n’a été rendue possible que grâce à l’appui de la Commission algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui. Ce qui laisse entendre que les pouvoirs publics algériens y contribuent également. La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre sahraoui de la Justice et des Affaires religieuse, s’est déroulée hier matin à la salle omnisports de la ville de Boumerdès. On y notait la présence des représentants en Algérie de certaines chancelleries africaines, du président de la Commission algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui, des autorités locales et des ministres et dirigeants sahraouis. Selon le ministre sahraoui, des cadres des instances exécutives ou élues, des cadres supérieurs, des secrétaires généraux de certaines instances étatiques sahraouies et des officiers de l’ALS (Armée de libération sahraouie) ont été conviés à suivre cette formation. Des universitaires algériens donneront des conférences axées essentiellement sur la gestion des instances étatiques. «A travers l’organisation de cette ampleur, nous voulons échanger des expériences, découvrir de nouvelles méthodes de gestion et approfondir la solidarité avec le peuple algérien», nous confie un cadre de l’ambassade de la RASD à Alger qui précise, par ailleurs, que les conférences aborderont également les volets politique, historique et culturel.
«Mohammed VI se contredit »
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, le ministre sahraoui de la Justice et des Affaires religieuses, Hamed Salma a animé un point de presse. Bien entendu, la première question qu,i a été adressée au conférencier concerne le dernier discours du roi du Maroc, Mohamed VI. D’aucuns jugeaient, en effet, cette sortie du chef du Royaume chérifien particulièrement virulente à l’endroit de l’Algérie, principal soutien des Sahraouis dans leur combat pour leur indépendance. Cela n’inquiète pas outre mesure le ministre sahraoui. «Ce n’est pas la première fois que le roi du Maroc fait des déclarations de cette nature. En novembre, il a dit qu’il n’y aucune existence de la cause sahraouie. Il est revenu, par la suite, sur ses déclarations», dira Hamed. L’orateur laisse entendre que le roi marocain a fait un discours pour la consommation interne à son royaume. «Dans le cadre du discours du trône, il devait dire quelque chose. Mais ce discours ne concorde pas avec la réalité.» Sur un ton mesuré, le conférencier met cependant en garde le commandeur des croyants marocains contre toute velléité d’action unilatérale. La réalité, c’est que le Maroc et la RASD avancent chacun des arguments dans leur processus de négociations. Il est donc clair que la solution ne pourrait venir exclusivement d’une seule partie du conflit. Sur, justement, le processus de négociations, l’orateur reste prudent et dit que le gouvernement sahraoui attend que l’envoyé spécial de l’ONU se manifeste.
Abachi L.
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